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Pathologie comparée à l’Académie vétérinaire

01.02.2016 à 09:52:07 |
Pathologie comparée
© istock-vitanovski

Trois conférences ont ponctué la séance libre de l’Académie vétérinaire le 28 janvier dernier à Paris. En exergue : la pathologie comparée en oncologie, les cellules souches du muscle et le mosaïcisme rétinien.

Stéphanie Lafarge-Beurlet (laboratoire Vebio, Arcueil) étudie notamment les hémopathies myéloïdes chroniques des carnivores domestiques. Le chien montre tout l’intérêt d’un modèle de pathologie comparée. Par exemple, les mastocytomes du chien sont un modèle spontané des mastocytomes humains. Il existe des similitudes cliniques et sur l’événement génétique qui fait apparaître les cancers mastocytaires. « Les hémopathies malignes induites par le virus de la leucose chez le chat (syndrome myélodysplasique, leucémies aigues myéloïdes) sont déjà considérées comme des modèles très instructifs pour la compréhension de l’oncogenèse des cancers et notamment pour l’identification de gènes cibles de ces transformations malignes » développe notre consoeur.
Notre confrère Serge Rosolen, à l’initiative de cette séance académique poursuit en s’adressant aux médecins présents dans l’audience : « les vétérinaires cliniciens sont aussi là pour vous aider dans vos recherches. Les animaux domestiques vivent au contact de l’homme, ce sont des modèles spontanés de maladie », ce sont donc des modèles de pathologie comparée intéressants.

Les cellules souches à l’état quiescent
Fabrice Chrétien (Institut Pasteur et service de neurologie de l’hôpital Sainte Anne) s’intéresse à la régénération des tissus. Il évalue deux modèles d’étude : le système nerveux central et le tissu musculaire. Ce dernier « a une extrême capacité de régénération » explique t-il. Le muscle strié squelettique est aussi le plus abondant chez l’homme et le plus vascularisé. L’étude des cellules souches dans ce tissu est riche d’intérêt. Ces cellules sont localisées dans des niches où elles demeurent à l’état quiescent sous l’influence répressive de la niche. « Les cellules souches peu actives sont dans des niches très hypoxiques, au contact de l’os ». Les cellules souches du muscle peuvent résister à des conditions très dégradées : acidose, absence de nutriments et d’oxygène, c’est un intérêt dans leur conservation. En effet, les cellules souches musculaires restent viables et gardent leurs fonctionnalités plusieurs jours après la mort. Quelles pourraient être les perspectives ? Concernant les cellules souches hématopoïétiques de la moelle : « il y a eu deux greffes, prélevées immédiatement après la mort du donneur et cela a marché ».  En outre, il est intéressant d’étudier la possibilité d’induire un état souche où les cellules ne s’activent pas. « Le développement, c’est une méthode de stockage par la diminution de l’oxygène ». 

En outre, la thématique du mosaïcisme cellulaire de la rétine et les modifications pigmentaires ont fait l’objet d’une intervention détaillée par Bernard Puech (CHRU, Lille).

Marine Neveux

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