![Liens entre stérilisation et apparition de troubles immunitaires Liens entre stérilisation et apparition de troubles immunitaires](https://www.lepointveterinaire.fr/images/25f/c8767b3b89ecaef61a92ead0d9112/castration-chien.jpg)
© Philippe Zeltzman
Six maladies auto-immunes évaluées dans une étude américaine s’avèrent plus fréquentes chez les chiens stérilisés, soutenant le concept que la stérilisation peut avoir un impact néfaste sur la santé et justifier une discussion du vétérinaire avec les propriétaires.
La stérilisation chirurgicale est couramment employée pour le contrôle de la population animale et pour conférer des avantages en matière de santé et de comportement. Aux États-Unis, près des 64% des chiens sont stérilisés après l'âge de 6 mois. Certains pays comme la Suède, où 98,9% des chiens sont intacts, considèrent cette procédure inutile voire indésirable. Une prévalence accrue d’obésité et certaines affections néoplasiques (carcinome des cellules transitionnelles de la vessie, hémangiosarcome, ostéosarcome et lymphome) notamment est corrélée avec la stérilisation. Une nouvelle étude (https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5146839/) ajoute des arguments en défaveur de cette intervention, avec un possible lien avec une augmentation de l’incidence des affections dysimmunitaires .
Un risque significativement plus élevé
Les dossiers des patients (90 090) de l'hôpital universitaire de Davis (Californie) ont été analysés. Les résultats révèlent que les chiens stérilisés présentent un risque significativement plus élevé (entre 1,5 et 3 fois plus) pour la dermatite atopique, l’anémie hémolytique auto-immune, l'hypocorticisme, l'hypothyroïdie, la thrombopénie à médiation immune, les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin par rapport aux chiens intacts. De même, les femelles stérilisées sont plus à risque que les mâles castrés pour l’ensemble des affections, hormis l’anémie hémolytique auto-immune et l'hypocorticisme. Les femelles stérilisées ont un risque significativement plus élevé de lupus érythémateux systémique par rapport aux femelles intactes. D'autres études sont nécessaires pour confirmer ces résultats. Quoiqu’il en soit, les données soulignent l'importance d’une conversation réfléchie entre vétérinaire et propriétaire sur les avantages et les risques potentiels liés à la stérilisation.
Retrouvez l'intégralité de cet article en page 20 de La Semaine Vétérinaire n°1701.
Pour démontrer un effet, positif ou négatif, d'un traitement ou d'une intervention, il faut, non seulement une étude statistique, mais aussi et surtout un mécanisme physiopathologique expliquant le phénomène.
Sinon, c'est de l'empirisme : parfois c'est vrai, et parfois on se plante... les exemples sont tellement nombreux !
Et d'autant plus dans des études statistiques qui sont malgré tout truffés des biais les plus variés, pas toujours faciles à déceler.
Donc, désolé pour les statisticiens, mais pour les scientifiques rigoureux que nous essayons d'être, il faut plus que des études statistiques pour établir une démonstration convaincante.
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