L’Institution n’hésite pas à qualifier les troubles liés à la production d’animaux hypertypés de « maltraitances programmées » et enjoint tous les acteurs de la filière à se mobiliser, dont les vétérinaires.
C’est le sujet du moment dans la filière canine. La lutte contre les hypertypes canins mobilise la profession à l’échelle internationale. L’Académie vétérinaire de France s’est aussi penchée sur le sujet et vient de publier un avis. Elle considère que chaque chien devrait présenter des aptitudes physiques et comportementales correspondant à la finalité de son groupe de races et que « faute de respecter ces principes, la production de sujets hypertypés conduit souvent à des états pathologiques graves (…) ». Elle estime même que ces troubles « peuvent être assimilés à des maltraitances programmées ».
Les vétérinaires ont un rôle de conseil à jouer
L’Académie émet des recommandations destinées aux différents intervenants de la filière. Elle encourage ainsi les vétérinaires à « contribuer à la rédaction des standards par leurs commentaires techniques, à la mise en place, au sein des clubs de races, de protocoles d’examens standardisés, fiables, dont les conclusions informent clairement sur le statut des reproducteurs inclus dans un programme d’élevage et de sélection et à l’information et la sensibilisation des éleveurs, clubs de races, juges qualifiés et du public aux notions de santé et de bien-être. » Elle incite également la profession à constituer une base de données sur les observations relatives à la pathologie et au traitement des sujets hypertypés. En ce qui concerne les éleveurs, l’Académie leur recommande « de sélectionner des sujets conformes au type, en consanguinité large au sein d’une même race, en limitant notamment le nombre de saillies des étalons » et de « respecter les standards de race, sans rechercher le type extrême, en considérant l’hypertype comme une erreur de sélection, morphologique et/ou comportementale, potentiellement préjudiciable à la santé individuelle et à celle de la race ». Elle encourage les juges de concours à « jouer pleinement leur rôle de conseiller d’élevage en se refusant à récompenser des sujets hypertypés ». Enfin, les responsables administratifs sont appelés à « veiller à ce que la cession des chiots soit en parfaite conformité aux dispositions de l’article L 214.8 du Code Rural » et à « encourager la suppression de messages publicitaires mettant en scène des hypertypes ».
Retrouvez l'intégralité de cet article en page 28 de La Semaine Vétérinaire n° 1780.
Pour plus d’informations : « Document de présentation de l’avis de l’Académie vétérinaire de France sur la nécessité de renforcer la prévention et la lutte contre les « hypertypes » canins adopté en séance académique le 21 juin 2018 ».