![À la recherche d'un nouveau modèle](https://www.lepointveterinaire.fr/images/6a5/8afcfda30ba842f445d47e7de68bd/site_vet3r_actu66045_photo.jpg)
Le phénomène est balbutiant. Ils ne sont encore qu'une poignée à s'aventurer sur le chemin de la constitution d'une chaîne de cliniques vétérinaires, tandis que l'Ordre veille aux dérives, notamment financières. Zoom sur les premiers pas d'une nouvelle forme d'exercice, pleine d'incertitudes, mais qui pourrait répondre aux besoins d'évolution de la profession.
Si l'application de la directive “services” et la question du développement des chaînes de cliniques hantent de nombreux professionnels, les partisans de cette innovation se comptent, pour le moment, sur les doigts de la main.
Depuis quelques années déjà, les plus audacieux ont pris le taureau par les cornes et fondé leurs structures : sous la forme de sociétés d’exercice libéral par actions simplifiées (Selas) pour Monveto – qui n'a pas souhaité s'exprimer dans ce dossier –, de SEL filiales pour Family Vets, ou encore de sociétés par action simplifiée (SAS) pour Vet One. Quitte, pour certains, à griller les étapes et s'attirer les foudres de la profession, à l'instar du fondateur de Merry Vets, décédé en janvier 2013, dont la société créée à Londres bénéficie de statuts britanniques.
Si les vétérinaires sont encore loin des modèles de franchises et autres affiliations développées dans les secteurs de l'habillement ou de la restauration, la mutualisation des plateaux techniques, des achats, de la formation, etc., engagée depuis plusieurs années, reflète la volonté et le besoin de se regrouper. C’est notamment le cas en rurale, avec la multiplication de groupements d'intérêt économique (GIE). Néanmoins, les praticiens canins sont-ils prêts à aller plus loin? « De toute façon, le modèle unique, avec une clinique/un vétérinaire, a vécu. On le voit en rurale, avec les regroupements de dix ou quinze vétérinaires, indique Jean-Jacques Bynen, praticien à Beaune (Côte-d’Or), à la tête d'une clinique et de trois structures satellites. Il y a de la place pour des modèles économiques différents. Et chaîne n'est pas synonyme de low-cost. Pour qu'elles déstabilisent le secteur, il faudrait qu'elles coiffent plus de 25% du marché. On a dit, il y a trois ou quatre ans, que les chaînes allaient arriver en masse. Que se passe-t-il, aujourd'hui ? Des frémissements ! Mais de nouveaux modèles sont à inventer. Toutes proportions gardées, avec une structure centrale et trois cliniques, je suis déjà dans une autre logique. Les chaînes vont permettre de rationaliser la gestion. On l'a vu avec les GIE, mais ils sont inadaptés. » Face à un monde économique et sociologique en pleine évolution et aux incidences de la féminisation de la profession, Jean-Jacques Bynen ne s'interdit pas de réfléchir à ce nouveau mode d'exercice. « Même si l'on dépasse de loin le simple métier de vétérinaire pour aller vers celui de chef d'entreprise », dit-il.
Frédéric Thual
Pour plus d’informations, voir La Semaine Vétérinaire n° 1541 du 24/05/2013 en pages 25 à 30