Face à la raréfaction des ressources fourragères disponibles sur la période estivale, observée depuis quelques années, les chercheurs de l'Inrae (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement) proposent différentes solutions issues du Programme Herbe et Fourrages Centre-Val de Loire mis en place en 2013.
Les dérobées estivales sont-elles une piste intéressante pour maintenir une source d’alimentation durant l’été? se sont interrogés les chercheurs de l'Inrae lors des essais CapProteines réalisés dans le cadre du Programme Herbe & Fourrages Centre-Val de Loire du groupe fourrages des Chambres d’agriculture du Centre-Val de Loire. En effet, les conditions climatiques de ces dernières années ont entrainé une baisse de la production prairiale qui a obligé les éleveurs à redistribuer une partie des stocks hivernaux.
Un programme ambitieuxDans ce contexte, l'objectif du programme était "d'accompagner les éleveurs vers des modes de production multi-performante (environnemental, sociétal, économique, social, …), d'assurer l’autonomie fourragère des exploitations, de développer leur autonomie alimentaire, de favoriser des systèmes fourragers économes en intrants et s’inscrivant dans la durabilité, de sécuriser la conduite des systèmes fourragers en leur apportant plus de robustesse pour faire face aux aléas climatiques et enfin de co-construire avec les éleveurs des techniques innovantes de production fourragère". Dans cette étude, qui s'intérresse aux différentes productions (bovins viande, bovins lait, caprins, ovins viande et équins), des essais de dérobées estivales ont été mis en place en parcelle ou en bandes en 2019 et en 2020.
Des premiers résultatsLes premières mesures (valeurs alimentaires, évolution du rendement et valeur alimentaire au cours du cycle) ont montré qu'il est intérressant de semer des dérobées estivales exotiques (graminées) de type teff grass (foin, enrubannage ou pâturage)) ou, dans une moindre mesure, de type sorghos multicoupes (valorisés au pâturage si 60 cm de hauteur minimum). De plus, quelque soit l'espèce, l'implantation doit se faire la deuxième quinzaine de mai avec une température du sol de 12 °C minimum. En ce qui concerne les associations de graminées et de légumineuses, l'association du millet perlé avec le trèfle violet et le trèfle d'Alexandrie a été testé mais les chercheurs ont constaté que les légumineuses contribuent très peu au rendement. Ces résultats devraient être complétés prochainement car les essais vont se poursuivre en 2022.