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Antibiorésistance et environnement : l’Anses dévoile les résultats de son expertise

Michaella Igoho-Moradel | 17.12.2020 à 12:07:11 |
Épuration des eaux usées
© ollo

L’Agence nationale de sécurité sanitaire a présenté les résultats de son expertise sur l’état et les causes possibles de la contamination des milieux aquatiques et terrestres en France par les antibiotiques, les bactéries résistantes pathogènes pour l’Homme et les gènes de résistance aux antibiotiques.

L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) s’est penché sur les liens entre antibiorésistance et environnement. Elle a présenté le 18 novembre dernier, les résultats de son expertise sur l’état et les causes possibles de la contamination des milieux aquatiques et terrestres en France par les antibiotiques, les bactéries résistantes pathogènes pour l’Homme et les gènes de résistance aux antibiotiques.

Les principales sources de contamination des sols et des eaux

L’agence commence par rappeler que les principales sources de contamination de l’environnement par des antibiotiques sont liées aux activités humaines (rejets d’eaux usées traitées et épandages de boues des stations d’épuration et d’effluents d’élevage). « Ainsi, les antibiotiques retrouvés dans l’eau sont en plus forte concentration en aval des rejets de stations d’épuration qu’en amont. Pour ce qui est de la contamination des sols, les données sont moins nombreuses et ne concernent que des zones d’épandage. Les antibiotiques et les concentrations retrouvés dépendent du type d’épandage. » Ses travaux se sont également intéressés aux  facteurs de l’environnement qui pourraient favoriser la sélection de bactéries résistantes aux antibiotiques et la transmission de gènes de résistance. Il existe encore peu de données à ce sujet. Mais selon l’agence, les quantités d’antibiotiques retrouvées dans l’environnement en France sont trop faibles pour favoriser la survie des bactéries résistantes et la persistance des gènes de résistance. 

Un suivi à améliorer

Pour affiner les résultats de ses travaux, l’Anses recommande de s’intéresser aux évolutions prévisibles comme le changement climatique ou encore des pratiques liées à l’économie circulaire de l’eau comme la réutilisation des eaux usées traitées ou la recharge artificielle de nappes d’eau souterraine. « Ces phénomènes pourraient en effet modifier les voies d’introduction et de dissémination des antibiotiques et des bactéries résistantes dans l’environnement et avoir un impact sur la capacité des milieux à dissiper ces contaminations anthropiques. » Aussi, l’agence préconise de suivre dans toutes les études sur l’antibiorésistance dans l’environnement un ensemble d’indicateurs comprenant des antibiotiques, une bactérie résistante et un gène de résistance.

Cliquez ici pour accéder au rapport d’expertise de l’Anses sur l’antibiorésistance et l’environnement. 

Michaella Igoho-Moradel
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