L’exposition globale des animaux aux antibiotiques a augmenté en 2018, quand le tonnage vendu de principes actifs baisse sur la même période.
«Il semble que la réduction de l’utilisation atteint une limite pour certaines familles d’antibiotiques et il convient d’être vigilant sur l’évolution de l’exposition» note l’Agence nationale du médicament vétérinaire (Anses-ANMV) dans son rapport 2018 sur le suivi des ventes de médicaments vétérinaires contenant des antibiotiques en France, dont les résultats ont été présentés lors d’une conférence de presse organisée le 15 novembre 2019. En effet, l’agence observe que l’exposition globale des animaux aux antibiotiques, après une baisse importante et continue depuis 2011, a augmenté de 0,7% entre 2017 et 2018. Ces résultats sont à nuancer selon les espèces.
Une baisse de l’exposition a été observée pour les volailles (-11,3 %), les porcs (-2,7 %) et les carnivores domestiques (-2,0 %), alors que l’exposition a augmenté pour les bovins (+8,4 %) et les lapins (+2,0 %). L’exposition via les injectables a augmenté de 7,1 % entre 2017 et 2018 et a diminué de 12,0 % pour les prémélanges médicamenteux et de 1,9 % pour les poudres et solutions orales. Le nombre de traitements intramammaires par vache laitière a augmenté de 6,1 % par rapport à 2017. L’agence observe notamment un report limité des utilisations vers d’autres familles d’antibiotiques telles que les Céphalosporines de 3e et 4e générations, les Fluoroquinolones et la colistine.
Et pourtant le tonnage global baisse. L’agence note qu’en 2018 le volume total des ventes s’élève à 471 tonnes d’antibiotiques et s’inscrit en baisse de 5,5 % par rapport à l’année 2017 (499 tonnes). Elle ajoute que cette évolution est en grande partie imputable à une diminution des ventes d’antibiotiques administrés par voie orale.
« Il sera particulièrement important de suivre dans les prochaines années ces modifications d’utilisation des antibiotiques et d’en évaluer les conséquences sur l’évolution de la résistance bactérienne» souligne l’ANMV.
Pour d’informations dans le numéro 1831 de La Semaine Vétérinaire