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Baisse du pastoralisme et entretien des paysages de montagne

Ségolène Minster

| 08.04.2024 à 10:17:00 |
© istock- ArtistGNDphotography

Le projet Robustalps a été mené de 2019 à 2023 par une équipe de chercheurs de l’Agroscope (Suisse), afin d’améliorer la connaissance sur la dynamique de la végétation et la redistribution d’azote entre les différents étages montagnards après un pâturage intensif par des vaches highland.

Avec la baisse des activités agro-pastorales en montagne, on assiste à la modification de paysages et au reboisement de pâturages anciens. C’est le cas en Suisse et au Nord de l’Italie, où une vaste étendue du paysage alpestre se voit coloniser par l’Aulne vert, espèce pionnière d’arbrisseau particulièrement adaptée aux conditions montagnardes.

Cette colonisation a divers impacts environnementaux négatifs. Par sa présence, l’aulne abaisse la diversité de la faune et de la flore. Ses racines, en symbiose avec la bactérie Alnus frankia, fixent l’azote atmosphérique, à l’origine d’un rejet de protoxyde d’azote (gaz à effet de serre). Il participe à l’acidification des sols.

Dans le cadre du projet Robustalps, des vaches Highland ont été implantées en Suisse et en Italie du Nord, sur plusieurs zones concernées par le reboisement par l’Aulne vert. Cette race a été choisie pour sa robustesse et sa capacité à valoriser les feuilles d’aulne. Afin d’encourager les vaches à consommer ce fourrage, des blocs de mélasse ont été placés dans les zones envahies par l’aulne, qui constituait alors environ 20% des apports de matière sèche de leur ration.

Les caractéristiques de la feuille (contenu en matière sèche), sa composition chimique (macro- et microéléments, contenu en fibres), contenu phénolique, digestibilité et production de gaz (CO2 et CH4) ont été évalués pendant toute la saison de pâturage.

Cette étude conclut que les feuilles d’aulne vert constituent une « ressource fourragère qualitative, particulièrement appréciée au début de l’été » et riche en protéines. La teneur en azote des excréments a augmenté. Comme les fèces sont déposés dans les zones de repos, plus plates et à plus basse altitude, cela a permis de redistribuer l’azote et de fertiliser les prairies. Par ailleurs, la production de méthane et de CO2 par unité de matière organique digérée était inférieure à celle produite avec une ration composée à 100% d’herbe.

Pour lire les publications de l’équipe projet : ici

Ségolène Minster

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