Dans le cadre de la révision de la législation de l'Union Européenne en matière de bien-être animal (BEA), des experts de l'EFSA ont rendu le 22 février 2023, leur évaluation des systèmes d'élevage utilisés dans l'Union européenne pour les veaux et ils ont identifié les dangers auxquels les animaux sont exposés et les conséquences qui en découlent pour leur bien-être.
"Les veaux doivent être logés en petits groupes au cours de leurs premières semaines de vie et l'utilisation d'enclos individuels doit être évitée afin d'améliorer leur bien-être". Telles sont quelques-unes des recommandations émises par les experts scientifiques de l'EFSA dans un avis adopté le 22 février 2023. En effet, dans le cadre de la stratégie Farm to Fork, l'EFSA a été invitée à fournir une description des principaux systèmes d'élevage présents dans l'Union Européenne et de leurs conséquences sur le BEA. De plus, des mesures visant à améliorer le BEdes veaux en élevage ainsi que des recommandations plus spécifiques portant sur le bien-être des veaux élevés pour la viande de veau blanche (espace, logement collectif, besoins en fer et en fibres), sur les risques liés à la limitation du contact vache-veau et sur les mesures basées sur les animaux (ABM) pour surveiller le bien-être à la ferme et dans les abattoirs, ont été données par l'EFSA.
De nombreux points d'améliorationCette évaluation a permis de mettre en évidence 15 conséquences néfastes pour le BEA des systèmes d'élevages actuels. Ainsi, selon les experts, tous les systèmes d'élevage conduisent à des troubles respiratoires et gastro-intestinaux ainsi qu'à une incapacité pour les veaux à manifester leurs comportements naturels d'exploration ou de recherche de nourriture et à des niveaux élevés de stress de groupe. Parmis leurs suggestions pour améliorer le BE des veaux en élevage figurent l'augmentation de l'espace alloué à chaque veau pour se reposer et jouer, le maintien des veaux dans des groupes stables dès leur plus jeune âge, la bonne gestion du colostrum et l'augmentation des quantités de lait données aux veaux laitiers. De plus, selon l'avis de l'EFSA, les veaux devraient disposer de surfaces de couchage déformables, d'eau via une surface ouverte et, à partir de l'âge de deux semaines, de fourrages longs coupés distribués dans des râteliers (avec une consommation qui devrait être progressivement augmentée car des apports élevés en fibres sont nécessaires pour couvrir les besoins en rumination et en fer).
Vers une évolution de la législation?Par ailleurs, "le veau devrait être gardé avec sa mère pendant au moins 1 jour après la mise bas car, il est scientifiquement prouvé que les veaux qui n'ont qu'un contact limité avec leur mère souffrent fréquemment d'un stress d'isolement et d'une incapacité à téter." De plus, au cours de la première semaine de vie, les veaux devraient être gardés en petits groupes (2 à 7 animaux). Enfin, les chercheurs ont indiqué que l'état corporel des ABM, les condamnations de carcasses, les lésions abomasales, les lésions pulmonaires, la couleur de la carcasse et le gonflement de la bourse peuvent être collectés dans les abattoirs pour surveiller le bien-être à la ferme, mais ils doivent être complétés par des ABM comportementaux collectés à la ferme. A cet égard, une proposition législative de la Commission européenne en la matière est attendue pour le second semestre 2023. L'EFSA avait d'ailleurs déjà publié des évaluations portant sur le BE des porcs d'élevage, des poulets de chair et des poules pondeuses ainsi que sur celui des animaux pendant le transport. Des évaluations portant sur le BE des vaches laitières, des canards, des oies et des cailles sont actuellement en cours.