Les experts de la Plateforme d'épidémiologie en santé animale (ESA) viennent de publier le bilan du dispositif Oscar (Observatoire et suivi des causes d’avortements chez les ruminants) pour l’année 2020.
"En 2020, en ateliers bovins, la néosporose reste la cause infectieuse la plus fréquemment retrouvée (17,8 % des séries abortives investiguées) parmi les maladies recherchées systématiquement dans le cadre du dispositif Oscar". En effet, pour la période du 1er janvier au 31 décembre 2020, les données saisies par les groupements de défense sanitaire (GDS) des départements engagés dans le suivi des avortements d'origine infectieuses des ruminants (Oscar) ont permis de constater que les causes principales d'avortements restent les mêmes d'année en année. Ainsi, parmi les maladies à recherche facultative chez les bovins, l’ehrlichiose est la plus fréquemment rencontrée (23,8 % des séries abortives investiguées) et, chez les ovins, il s'agit de la chlamydiose pour les maladies à recherche systématique (22,7 %) et de la salmonellose (9,1 %) parmi les maladies à recherche facultative. Enfin, chez les caprins, la fièvre Q est la principale cause infectieuse identifiée (25,2 %).
Des évolutions variables
De plus, comme le note le rapport, l'an dernier, le nombre de séries abortives investiguées était plus important pour les ovins et les caprins, et en légère baisse pour les bovins.dans les 26 départements engagés dans le dispositif Oscar. Afin d'orienter au mieux le diagnostic de la fièvre Q, cause infectieuse la plus fréquemment retrouvée en élevages caprins (25,2 %) et 2ème cause abortive en élevages ovins (20,3 %) et bovins (10,2 %), les experts ont souligné l'importance des résultats retrouvés « non conclusifs » beaucoup plus élevée en ateliers bovins (32,5 %), qu’en ateliers ovins (5,2 %) et caprins (5,9 %) depuis 2017. C'est pourquoi, ils recommandent " de disposer de deux résultats PCR pour conclure en matière de fièvre Q". Le rapport indique par ailleurs que l’implication de la BVD dans les séries abortives est en légère diminution par rapport à 2019 (7,7 %). En élevages ovins, comme les années précédentes, les cas de chlamydiose sont en légère augmentation par rapport à 2019 et la toxoplasmose est en forte diminution depuis 2017. En ce qui concerne les maladies de deuxième intention, en ateliers bovins et caprins, la proportion d’avortements d’origine mycosique est en augmentation par rapport aux années précédentes et a proportion de séries abortives imputables à Salmonella est en diminution par rapport à 2019 en ateliers bovins et ovins.
Vers une meilleure prévention
A terme, cette démarche rigoureuse doit permettre d’augmenter le taux d’élucidation mais aussi de gagner en spécificité dans le diagnostic des maladies abortives, ce qui est un préalable à la mise en place de moyens de maîtrise pertinents conclue le rapport. En effet, cela permet tout d’abord au vétérinaire et à l’éleveur d’éviter la mise en place de mesures de contrôle inappropriées mais aussi de discuter des moyens de contrôle, par une évaluation du rapport coût-bénéfice et d’obtenir le consentement éclairé de l’éleveur sur la pertinence de la stratégie de contrôle envisagée et sur les évolutions de certaines de ses pratiques.Néanmoins, comme le soulignent les experts, ces données ne sont pas extrapolables à la France entière et la variabilité peut être forte entre les différentes régions. Il reste donc nécessaire d’être très prudent dans l’interprétation de ces résultats.