Des essais en systèmes conventionnels permettront de mieux caractériser les pratiques du terrain, et les leviers mobilisables pour gérer des lots d’animaux sans queues coupées.
Un nouveau projet de recherche, C3PO (pour caudectomie – projet pilote en élevage de porcs) va se pencher sur la caudophagie en systèmes conventionnels d’élevage porcin. Il est porté par la Coopération agricole, et associe notamment l’Institut du porc, l’IFIP, la Société nationale des groupements techniques vétérinaire (SNGTV), et l’Association des vétérinaires exerçant en productions organisées.
L’objectif est de caractériser les pratiques actuelles du terrain. Pour ce faire, des essais sont prévus dans 10 élevages conventionnels, sur caillebottis, issus de 5 organisations de producteurs. Les essais consisteront à ne pas couper la queue de 100 porcs, sur 3 bandes successives, soit l’équivalent de minimum 9 portées de truies de différents rangs. En cas de morsures, un guide de recommandations a été rédigé par les porteurs du projet, mais chaque éleveur sera libre de l’utiliser ou pas.
Plusieurs indicateurs de suivi ont été définis : ils seront collectés par les éleveurs, les techniciens d’élevage et les vétérinaires. Les deux premiers collecteront des données générales du quotidien, permettant de caractériser les modes et pratiques d’élevage, ainsi que les situations de morsures et leur gravité. Pour les vétérinaires, il est prévu dans le protocole d’études qu’ils interviennent en cas de morsure d’une note de 3. C’est dans ces situations qu’ils collecteront des données pour le projet (données de santé).
Ce projet est loin d’être le seul à avoir été mené : de nombreux essais ont déjà été fait, ou sont en cours, tant la problématique est complexe car multifactorielle. En parallèle, de nombreux documents techniques d’appui aux éleveurs sont déjà disponibles : ils passent en revue les facteurs de risque d’apparition de la caudophagie, et donnent déjà ainsi des clés pour prévenir ces comportements inadaptés en élevage. L’IFIP en a déjà publié plusieurs. L’Institut a aussi adapté en français, un outil allemand d’audit Schwip.