La performance des chiens sera évaluée sur 2000 prélèvements, et comparée aux tests sur prélèvements salivaires et naso-pharyngée. La région Ile-de-France soutient ce projet.
Coup d’accélérateur pour le projet Nosaïs, qui vise à utiliser des chiens pour détecter des malades atteints du Covid-19. Initié par le professeur Dominique Grandjean de l’Ecole nationale vétérinaire d’Alfort (Enva), et vétérinaire colonel chez les sapeurs-pompiers de Paris, une première étape avait été passée au cours de l’année 2020 avec la preuve de concept qu'un chien entrainté est capable de détecter des effluves spécifiques des personnes infectées par le Sars-CoV-2. L'étude, publiée dans Plos One en décembre 2020, avait révélé un taux de succès par chien oscillant entre 76% et 100%. Le projet passe maintenant l’étape supérieure : en intégrant l’étude SALICOV AP-HP*, la performance des chiens va pouvoir être comparée à celle des tests sur prélèvements salivaire et nasopharyngé. L’objectif visé est d’atteindre les 2000 prélèvements.
9 chiens inclus dans l'étude
Cette expérimentation est prévue sur une période de 2 à 4 semaines, sur la base du volontariat, dans plusieurs sites d’Ile-de-France : à l’Enva, dans les centres de formation d’apprentis de la région, à l’Université de Paris Est Créteil, et dans les centres de dépistage. Les volontaires seront alors soumis à 3 types de prélèvements : un prélèvement nasopharyngé, un salivaire, et enfin un prélèvement axillaire (via une compresse frottée sur la peau). Les prélèvements, notamment sur le site de l’Enva, ont déjà débuté.
Ce sont 9 chiens qui vont être inclus dans cette étude terrain : 5 chiens du Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) 78, 1 chien du SDIS60 et 3 chiens spécialisés des Emirats Arabes Unis qui collaborent avec l’équipe du projet Nosaïs.
Un soutien de la région Ile-de-France
Cette étape est essentielle pour, peut-être, envisager l’aval et le soutien des autorités sanitaires françaises pour un déploiement généralisé sur le terrain. En effet, jusqu’à présent, l’équipe du Pr Grandjean n’a pas reçu de soutien, financier ou symbolique, de l’Etat. Le soutien, notamment financier, provient de l’Enva, et de partenaires privés, mais aussi de partenaires publics comme des hôpitaux, des brigades de sapeurs-pompiers, des gendarmes…avec l’appui de certains élus de départements et régions. Par ailleurs, le projet a aussi reçu le soutien de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ce qui a permis de débloquer un budget d’environ 200 000 euros.
Pour cette nouvelle étude, la région Ile-de-France a affiché son soutien (région, mais aussi Agence régionale de santé, et AP-HP), en association avec la Croix Rouge Française, d’IDF Prévention Santé Sida, et des SDIS60 et 78. Ainsi, en visite à l’ENVA le mercredi 17 février, Valérie Pécresse a déclaré que sa région soutiendra en temps voulu la phase opérationnelle, à condition que les bons résultats se confirment et que l’Agence régionale de santé donne son feu vert. Sur le terrain, les chiens pourraient être utilisés dans les lieux de passage comme les aéroports et les gares, mais aussi dans les lycées, a affirmé la présidente de région.
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*L’étude SALICOV a débuté en septembre 2020. Son objectif est d’évaluer, pour le dépistage de l’infection à Sars-CoV-2, les performances de stratégies alternatives de diagnostic virologique sur échantillon salivaire, en comparaison avec la technique de référence RT-PCR sur prélèvement naso-pharyngé.
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