Clap de fin pour le procès en diffamation porté par Charlotte Devaux - Le Point Vétérinaire.fr

Clap de fin pour le procès en diffamation porté par Charlotte Devaux

Valentine Chamard

| 13.10.2021 à 09:00:00 |
© simpson33-istock

Notre consœur, qui a fait l’objet de cyberharcèlement par le fondateur d’une page Facebook dénigrant le petfood, vient d’obtenir définitivement gain de cause.

C’est une procédure longue de 3,5 ans, jonchée d’obstacles, qui vient de prendre fin. Notre consœur Charlotte Devaux (L12), formatrice en nutrition des carnivores domestiques et particulièrement active dans le domaine de l’alimentation animale*, vient de toucher les dommages et intérêts que lui devait Gilles Vouillon, professeur d’EPS autoproclamé expert de nutrition animale et administrateur de la page Facebook « Alertes Croquettes Toxiques ». Pour rappel, notre consœur avait publié, en mai 2018, dans un post sur sa page Facebook consacré à la nutrition animale, son avis sur un classement des marques de croquettes établi par Gilles Vouillon et publié sur la page « Alertes Croquettes Toxiques ». Charlotte Devaux y soulignait l’absence d’argument scientifique ayant conduit à ce classement, post auquel a violemment réagit son auteur. S’en est suivi un appel au harcèlement envers notre consœur, avec mention de son adresse professionnelle, et au dénigrement de la profession, composée « de fumiers de vétérinaires qui empoisonnent nos animaux ».

De multiples procédures judiciaires

C’est une véritable cabale qu’a subi notre consœur, qui a déposé deux fois plaintes contre Gilles Vouillon, la première fois suite au cyberharcèlement dont elle a été victime, une seconde fois suite à un photomontage à partir de photos de son fils en février 2020. Premier procès où Charlotte Devaux a obtenu gain de cause, en juin 2019, et dans lequel Gilles Vouillon a été condamné à lui verser 5000 euros de dommages et intérêts. Une décision à laquelle il a fait appel pour être une nouvelle fois débouté en janvier 2020. L’affaire ne s’arrête pas là, puisque, le prévenu ne versant pas les sommes dues, un huissier a été chargé de saisir ses comptes… huissier à son tour attaqué par Gilles Vouillon. Suite à une nouvelle audience, le prévenu a été sommé de verser les dommages et intérêts à Charlotte Devaux, qui les a aussitôt reversés à l’association Vétos-Entraide. Le verdict du second procès n'est pas encore connu. Cette longue procédure a permis de montrer la détermination de notre consoeur, et, à travers elle, de la profession vis-à-vis du cyberharcèlement, et d’en museler l’auteur, aucun post diffamatoire n’étant apparu depuis septembre 2020.

Solidarité de la profession

« J'ai appris beaucoup sur la justice, dorénavant les personnes qui  menacent de me faire un procès, je leur souhaite : "bon courage" », témoigne Charlotte Devaux. J'ai été épatée par la solidarité dont a fait preuve la profession. L'intégralité des frais de justice a été prise en charge par deux cagnottes, c'est aussi cela qui m'a permis de reverser les dommages et intérêts à Vétos-Entraide ». «  Cet argent permettra de faire vivre l'association, d'être représentés dans différents congrès professionnels et certainement qu'il participera à la prochaine formation des écoutants et écoutantes, début 2023, précise Joëlle Thiesset, présidente de Vétos-Entraide, association qui a déjà répondu à des appels liés à des problèmes de cyberharcèlement, en progression dans la société. Nous sommes très reconnaissants vis-à-vis de Charlotte Devaux. » « Les procès à répétition semblent avoir été efficaces puisque Gilles Vouillon n'a rien dit sur mon compte depuis un an », conclut Charlotte Devaux, qui souligne le soutien et l’aide de l’Ordre des Vétérinaires** dans ses démarches.

*elle est titulaire du CES de diététique canine et féline, administratrice de la page Facebook « Croquette ou Pâtée ? », auteure de nombreux articles et de deux livres parus aux Editions du Point Vétérinaire

** L’Ordre propose sur sont site une fiche consacrée au cyberharcèlement

Valentine Chamard

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