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Comment prévenir les conflits d’intérêts ?

17.06.2011 à 06:00:00 |
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Les chercheurs du secteur public voudraient bien travailler avec les industriels du médicament.

Et, pour innover, les industriels privés ont aussi besoin de la recherche publique. Mais comment concilier ces partenariats public-privé avec les règles d’indépendance des experts sur la prévention des conflits d’intérêts ?

Pour son assemblée générale, le 9 juin 2011, le Syndicat de l’industrie du médicament vétérinaire (SIMV) avait invité à débattre sur ces thèmes quelques responsables de la recherche publique avec les industriels du médicament vétérinaire, sous le regard attentif des représentants des agences d’évaluation*, des administrations dites de tutelle…
Notre confrère belge Pierre Lekeux, doyen de la faculté vétérinaire de Liège, est le plus enthousiaste à promouvoir les partenariats public-privé, les PPP. Ces contrats permettent de partager les coûts et les risques. D’autant que le retour sur investissement n’est jamais vraiment assuré en santé animale, une « niche » qui ne représente que 2,5 % du marché de la pharmacie humaine, a souligné Marc Prikazsky, président de Ceva. « Tout ce qui est facile a déjà été découvert. Maintenant, il faut creuser profond », a ajouté Pierre Lekeux.

L’affaire Mediator® a laissé des traces, notamment en termes de prévention des conflits d’intérêts des experts. « Nous sommes au cœur des contradictions de notre société », a analysé le directeur de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), Marc Mortureux. La société revendique une « grande liberté » dans les risques choisis, mais reproche aussi de ne pas « tout interdire » dès lors que le moindre danger est subi. De même, les partenariats public-privé sont fortement encouragés pour financer la recherche, mais les chercheurs devraient toujours rester indépendants. Pour Marc Mortureux, il convient de « créer la confiance », notamment en garantissant « l’objectivité de l’expertise (collective), à défaut de celle des experts ». Il a aussi rappelé qu’« un lien d’intérêt n’est pas nécessairement un conflit d’intérêt ».
Pour prévenir les conflits d’intérêts, les solutions reposent sur un équilibre entre l’indépendance des experts et la transparence de l’évaluation. Mais « jusqu’où l’indépendance et jusqu’où la transparence ? », s’est interrogé publiquement Marc Mortureux sans répondre à la question.

Eric Vandaële

* Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) et Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV)

Pour plus d’informations, voir La Semaine Vétérinaire n° 1455 du 17 juin 2011 en page 18

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