Conservation du loup : l'UE favorable à un abaissement du niveau de protection - Le Point Vétérinaire.fr

Conservation du loup : l'UE favorable à un abaissement du niveau de protection

Clothilde Barde

| 14.10.2024 à 12:00:00 |
© kjekol

Selon un communiqué de la Direction de l’information légale et administrative (DILA) datant du 4 octobre 2024, les représentants des 27 États membres de l’Union européenne (UE) se sont prononcés le 25 septembre 2024 en faveur d'un abaissement du niveau de protection du loup qui passerait d'un statut "strictement protégé" à un statut "protégé".

"La population de loups a fortement progressé en dix ans en Europe et les dommages dus à la présence du loup subis par le bétail sont croissants" selon 27 États membres de l’UE qui se sont majoritairement prononcés pour une révision du niveau de protection du loup le 25 septembre 2024. En effet, ces pays appuyent leur décision sur une estimation de 620 individus à la fin de l'hiver 2020-2021 selon l’Office français de la biodiversité et de 65 500 têtes de bétail tuées chaque année dans l'UE (passant d'environ 11 200 individus en 2012 à 20 300 en 2023). D'ailleurs, la proposition de modifier le statut du loup passant du statut "strictement protégé" à "protégé" avait déjà été formulée par la Commission européenne en décembre 2023. Toutefois, comme l'indique le communiqué, "pour que cet abaissement du niveau de protection du loup soit effectif, la décision devra encore être confirmée par le comité permanent de la Convention de Berne sur la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l'Europe qui doit se réunir en décembre 2024".

Un statut "protégé"

Pour rappel, actuellement au sein de l'UE, la directive dite "Habitats" impose aux pays d'instaurer des systèmes de protection pour les espèces animales ou végétales particulièrement menacées. C'est pourquoi, le loup, qui figure dans la liste des espèces menacées, est protégé contre toute forme de capture ou de mise à mort. Toutefois, des tirs territorialisés en cas de "dommages causés aux troupeaux ou lorsque ces dommages ont lieu dans des zones considérées comme "non protégeables (impossibilité du recours à des dispositifs de protection)"" sont actuellement autorisés. Par ailleurs, en France, outre cette directive européenne, un Plan national d’action sur le loup et les activités d’élevage pour la période 2024-2029 a été adopté le 23 février 2024. Il prévoit de "poursuivre la protection de l'espèce mais aussi mieux accompagner la profession agricole face à la menace de la prédation" du loup. De plus, un arrêté publié au Journal officiel du 23 février 2024 fixant les conditions et les limites dans lesquelles des dérogations aux interdictions de "destruction des loups" peuvent être accordés par les préfets, permet l'usage de caméras d'observation nocturne mais ausi de passer à deux voire à trois tireurs et de supprimer l'obligation d'éclairage des louvetiers. 

Clothilde Barde

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