Covid-19 :  des euthanasies massives d’hamsters domestiques à Hong Kong - Le Point Vétérinaire.fr

Covid-19 :  des euthanasies massives d’hamsters domestiques à Hong Kong

Tanit Halfon

| 26.01.2022 à 13:00:00 |
© iStock-Liukov

Cette décision fait suite à la découverte d’hamsters positifs au virus Sars-CoV2, vendus en animalerie. Elle est uniquement dictée par le principe de précaution.

Depuis le début de la pandémie à Covid-19, un grand nombre d’espèces animales sont apparues sensibles au virus du Sars-CoV2, en laboratoire et sur le terrain. Parmi elles, le hamster (hamster doré, hamster de Chine, hamster de Roborovsk) a montré une très grande sensibilité dans des conditions expérimentales. Pour le hamster doré, il a été montré, de plus, une capacité de transmission interindividuelle. Cette grande sensibilité fait que l'animal est utilisé comme un modèle pour l’étude de la maladie.

Désormais, on sait que ces observations de laboratoire, sont valables aussi dans des conditions naturelles. En effet, pour la première fois, il a été rapporté des cas d’infections naturelles de hamsters à Hong Kong, vendus en animaleries.

Des milliers de hamsters euthanasiés

Cette découverte a été faite dans le cadre d’une enquête sur un cas de Covid-19, variant Delta, confirmé le 17 janvier, chez une jeune femme travaillant dans une animalerie (Little Boss, Causeway Bay). Ce cas avait motivé les autorités sanitaires à effectuer des premiers prélèvements chez les animaux vendus dans la boutique (hamsters, chinchillas, et lapins), ainsi que dans son entrepôt (Tai Po). Les premières analyses avaient alors révélé une positivité de plusieurs hamsters de l’animalerie (pas de détails sur le test effectué), ainsi qu’une positivité de tests de l’environnement de l’entrepôt.

Par la suite, plusieurs autres cas humains, liés à un passage dans l’animalerie, avec ou sans achat de hamster, ont été rapportés (1, 2). En parallèle, les autorités sanitaires ont multiplié les prélèvements dans plusieurs animaleries du territoire, et dans les entrepôts associés. Plusieurs prélèvements dans d'autres animaleries se sont révélés positifs (1, 2)

Cette enquête a abouti à une décision d’euthanasie de tous les animaux de l'animaleire de Causeway Bay et de son entrepôt (hamsters donc mais aussi lapins, chinchillas...), « afin de réduire le potentiel risque d’infection retour ». En parallèle, les autorités ont annoncé aussi la fermeture temporaire de toutes les animaleries vendant des hamsters du territoire et le lancement d’opérations de testage. En fonction des résultats, d'autres euthanasies seront à prévoir. Au total, il y aurait plus de 2000 animaux sacrifiés. 

Les autorités ont aussi suspendu les importations des petits mammifères. Des réflexions sont aussi en cours pour adapter les exigences de quarantaine lors de l'importation de ces animaux, avec notamment potentiellement l'obligation d'un test de dépistage avant leur départ de leur pays d'origine, ainsi qu'un 2ième test à l'arrivée.

En outre, les personnes ayant acheté un hamster à partir du 22 décembre 2021 dans des animaleries, ont été invitées (pas de sanctions annoncées) à le remettre aux autorités locales, pour euthanasie.

Côté humain, les autorités sanitaires ont indiqué une quarantaine obligatoire pour le personnel des animaleries dans lesquelles des animaux ont été testés positifs, ainsi toutes les personnes qui auraient été en contact avec la vendeuse de Little Boss à Causeway Bay, entre le 7 et le 15 janvier. 140 personnes seraient concernées par cette mesure.

Au 22 janvier, 77 hamsters avaient déjà été remis aux autorités locales : un seul s’est révélé positif pour le virus (sur 71 hamsters testés). A cette même date, ce sont 2581 hamsters qui ont été euthanasiés.

A ce jour, aucune autre espèce animale vendue dans les animaleries, n’a été déclarée positive pour le virus.

Une mesure de précaution

Les autorités locales justifient cette décision par le fait que les études de laboratoire montrent que le hamster est une espèce sensible. De plus, « les autorités n’ont pas la capacité de tester plus de mille hamsters par jour », ni n’ont les moyens d’avoir des installations pour isoler chaque animal et procéder à des tests répétés. « Des pays européens comme les Pays-Bas et le Danemark ont également mis en œuvre des opérations d’abattage de visons à grande échelle », ont-ils également rappelé pour compléter leur argumentaire.

Tous ces éléments ne permettent pas de conclure qu’il y a eu une transmission de l’animal à l’humain, ce que les autorités reconnaissent volontiers. Elles insistent sur le fait qu’il s’agit en réalité d’une mesure de précaution qui permet de contrôler une hypothétique voie de transmission possible. « Aujourd’hui, le constat est que des hamsters sont infectés. Ils excrètent le virus, et peuvent infecter d’autres animaux, d’autres hamsters et des humains. Nous ne voulons pas abattre tous les animaux mais nous devons protéger la santé publique et la santé animale. Nous n’avons pas le choix, nous devons prendre une décision ferme », ont-ils ainsi indiqué.

Rappelons que jusqu’à présent, il n’ a jamais été démontré avec un niveau élevé de preuves, des cas de transmission de l’animal domestique à l’humain. Les animaux domestiques sont considérés comme des culs-de-sac-épidémiologiques.

Tanit Halfon

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