La BSAVA a mis à disposition des vétérinaires praticiens ses archives en anesthésie. L’objectif : les aider à adapter leurs protocoles anesthésiques, en particulier dans le cas où ils n’auraient plus accès à une anesthésie gazeuse.
« La priorisation potentielle des bouteilles d’oxygène pour la santé humaine signifie que nous devons être prêts et capables de revenir à des techniques d’anesthésie plus fondamentales », a déclaré Sue Paterson, la présidente de la British small animal veterinary association (BSAVA).
Face à ce constat, l’association a décidé de laisser en libre accès ses ressources documentaires relatives à l’anesthésie des carnivores domestiques jusqu’à la fin du mois de juin.
Elle a notamment publié un article spécifique à la crise Covid-19 expliquant la démarche à suivre avant d’envisager toute anesthésie. Sans accès à de l’oxygène, « il pourrait y avoir un nombre considérablement plus important d’animaux à haut risque anesthésique », est-il indiqué en préambule du document. Ainsi, les animaux identifiés en catégorie 3 pour le risque anesthésique verront le risque de mort ou de complication augmenter. Pour les animaux des catégories 4 et 5, la BSAVA déconseille d’anesthésier, pouvant aller dans certains cas jusqu’à devoir envisager une euthanasie. Dans ce contexte, le consentement éclairé est plus jamais indispensable, et notamment pour les animaux présentant un syndrome brachycéphale.
Entre autres conséquences, l’association souligne que la surveillance per-anesthésique minimale doit inclure le contrôle de la fréquence cardiaque ou de la respiration spontanée. « Une apnée chez un animal sans supplémentation en oxygène peut aboutir à des effets néfastes beaucoup plus rapidement qu’un animal qui aurait été intubé et mis sous oxygène », est-il rappelé dans le document. Par ailleurs, l’anesthésie fixe allonge le temps de récupération des animaux, ce qui implique une adaptation de son planning.
A noter que l’association indique que s’il n’y a pas de preuves que les carnivores domestiques puissent transmettre le virus, des précautions devraient être prises pour l’examen clinique des animaux. Cela pourrait amener à administrer des molécules avec un examen pré-anesthésique limité. Un risque pour lequel le propriétaire devra être informé.
Parmi les ressources, une conférence en ligne (webinar) intitulé « Anaesthesia without isoflurane : now what do i do ? » est également disponible. Outre les questions relatives à l’anesthésie fixe, elle aborde l’anesthésie gazeuse à faible débit (low flow) et explique comment économiser son gaz anesthésiant.
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