Création d'un comité d’experts pour renforcer la lutte contre la fièvre Q - Le Point Vétérinaire.fr

Création d'un comité d’experts pour renforcer la lutte contre la fièvre Q

Clothilde Barde | 02.11.2020 à 08:10:00 |
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© chrispecoraro

Face aux nombreux cas de fièvre Q en France ainsi qu’au manque de données sur la maladie actuellement, un Comité d’experts vient d’être crée pour renforcer la lutte.

200 hospitalisations seraient en lien avec la fièvre Q chaque année en France selon les données collectées par le Comité multidisciplinaire Fièvre Q, présidé par le Pr Raphael Guatteo et par le Dr Christophe Brard, crée fin octobre pour mettre en commun les compétences et expertises sur le sujet, tout en recherchant la concertation avec l’ensemble des acteurs (vétérinaires, éleveurs, professionnels de santé et organisations concernées).

Une maladie aux conséquences lourdes

En effet, la fièvre Q est une zoonose très répandue dans les élevages de ruminants. En France, plus de la moitié des troupeaux caprins et ovins et près de 30% des troupeaux bovins y seraient exposés. De plus, il s’agit d’une zoonose très contagieuse car les animaux et l’Homme s’infectent majoritairement par l’inhalation de minuscules pseudospores de Coxiella burnetii qui sont extrêmement volatiles et peuvent être transportées sur plusieurs kilomètres. La circulation de cette infection constitue donc une menace pour la santé animale, les performances des troupeaux et la santé humaine. Ainsi, en élevage, la maladie est régulièrement associée à des vagues d’avortements, à des problèmes de reproduction voire de la mortalité néo-natale. Chez l’Homme, de nombreux cas groupés ont été rapportés en Europe et en France et quelques 200 hospitalisations seraient en lien avec la fièvre Q chaque année en France. Aux Pays-Bas en 2009 une épidémie a même été à l’origine de plus de 3000 hospitalisations. 

Un manque de connaissances

Or, les experts de référence qui composent le Comité, mobilisés depuis plusieurs années dans la recherche et dans la lutte contre la fièvre Q, partagent les mêmes constats. Sur le terrain, ils observent un manque de connaissances sur la maladie et sur ses conséquences mais aussi une probable sous-estimation de la prévalence en relation avec des défauts de diagnostic, aussi bien chez l’animal que chez l’Homme, et enfin, selon eux, les mesures de maîtrise de la maladie sont hétérogènes et d’application variable. La création du Comité « fièvre Q » devrait donc permettre de réactiver collectivement grâce à l’action conjointe du Dr Christophe Brard (Docteur vétérinaire, Président du Conseil d’Administration de la SNGTV), du Pr Raphaël Guatteo (Docteur vétérinaire, professeur en médecine bovine à Oniris, enseignant chercheur en épidémiologie), du Dr Kristel Gache (Docteur vétérinaire, épidémiologiste – GDS France), de Renée de Crémoux (chef de projet Recherche et Développement au Département Qualité des Produits, Bien-Etre et Santé de l’Institut de l'Élevage) et du Dr Eric Collin (Docteur vétérinaire, Président de la commission épidémiologie de la SNGTV).

Vers une action de lutte collective ?

Soutenu dans son fonctionnement par le laboratoire Ceva Santé Animale, le comité s’est fixé comme objectif de contribuer à enrichir l’état des connaissances sur la fièvre Q, de sensibiliser les publics professionnels et de favoriser leur accès à des recommandations concertées en matière de diagnostic et de maîtrise de cette maladie complexe. A cet égard, une première enquête nationale sera réalisée sur la perception et les pratiques autour de la fièvre Q en France, auprès d’échantillons représentatifs des vétérinaires, éleveurs et médecins en zones rurales. Les résultats de cette étude seront communiqués en début d’année 2021. De plus, différents supports pédagogiques concernant la surveillance et les mesures de maîtrise vis-à-vis de la fièvre Q, seront diffusés notamment dans les réseaux et organisations professionnels.

Clothilde Barde
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