La dernière consultation ministérielle sur le projet de cursus vétérinaire privé proposé par UniLaSalle a eu lieu ce lundi 28 février. Le vote « pour » l’a emporté. Une « séance d’enfumage », a dénoncé le syndicat national de l’enseignement technique agricole public qui alerte une nouvelle fois sur un projet pas abouti pour une rentrée en septembre 2022.
La dernière étape pour le projet de cursus vétérinaire privé proposé par l’établissement UniLaSalle est terminée. En effet, la réunion du Conseil national de l'enseignement agricole (CNEA), qui est l’instance compétente sur les questions relatives à l’enseignement agricole privé, s’est tenue ce lundi 28 février 2022. Rappelons qu’elle devait initialement avoir lieu le vendredi 11 février, mais qu’elle avait été annulée le jour J, faute d’atteindre le nombre minimal de participants, 30 sur un total de 59 membres, du fait d’un boycott de plusieurs instances syndicales (CGT Agri, Confédération Paysanne, FCPE, Fgta-FO, Fnaf-CGT, FO Agriculture, FO MFR, Sea-UNSA, Sgen-CFDT, Snetap-FSU, SUD Rural Territoires).
Ce 28 février, 43 membres étaient présents. Résultat : 24 votes « pour », 18 votes « contre » et 1 « abstention ». A ce stade donc, il ne reste plus qu’à attendre la décision du ministre de l’Agriculture qui ne devrait plus tarder. En effet, ParcourSup est déjà accessible pour les lycéens depuis le 20 janvier 2022, et la clôture pour le choix des formations est prévue au 29 mars prochain.
Une « parodie d’avis »Le déroulé de cette séance a été largement critiqué par le syndicat national de l’enseignement technique agricole public (SNETAP-FSU). Dans un communiqué, il a souligné d’une part que le dossier technique soumis aux membres du CNEA n’étaient pas complet, voire obsolète. « Ce jeu délétère est scandaleux dans une instance comme le CNEA et de ce point de vue les garanties de sincérité dans la démarche données tant par la DGER que par le cabinet du Ministre ont été
bafouées ! », est-il indiqué. De plus, il est affirmé que les réponses apportées à plusieurs questions posées aux porteurs du projet sont « a minima fausse soit plus probablement mensongères, voire enfin pour d’autres absentes ». Trois points apparaissent « particulièrement inquiétants ». D’abord, le projet de CHV qui n’est pas encore sécurisé. Ensuite, le financement global du projet qui n’est pas encore à ce stade garanti ; enfin, l’enseignement clinique qui n’est pas stabilisé. « Aucun de ces éléments, pas plus que l'avis défavorable rendu à l'unanimité par les syndicats et organisations vétérinaires dans leur diversité, n'ont troublé ne serait-ce qu'un peu le puissant lobby qui a emporté le vote de l'instance à quelques voix », est-il écrit. Le lobby est désigné explicitement : la FNSEA (fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles), les JA (jeunes agriculteurs), le CNEAP (conseil national de l’enseignement agricole privé), la MSA (mutualité sociale agricole) et l’APCA (chambres d’agriculture France). « Ce « monde d'après » qu'on nous promettait en 2017 peine à s'imposer et ressemble furieusement au « monde d'avant » qui a manifestement la vie dure ! », est-il martelé.
« Cette parodie d’avis n’a donc aucun sens et pour l’ensemble de ces raisons, nous ne comprenons pas comment le MAA pourrait décemment et en mettant en avant l'intérêt général agréer ce projet de cursus vétérinaire d’UniLasalle comportant encore autant de zones d'ombres et l'ouvrir dès cette année sur Parcoursup aux étudiant.es, sachant que la procédure d'inscription est déjà à mi-chemin, ce qui en fait un parcours d’initié. Nous en ferons état au Ministre », conclut le syndicat.