De nouvelles données sur la situation des ongulés sauvages en France métropolitaine - Le Point Vétérinaire.fr

De nouvelles données sur la situation des ongulés sauvages en France métropolitaine

Clothilde Barde

| 15.05.2023 à 14:00:00 |
© DamianKuzdak

Dans un rapport publié en mars 2023 à la demande du ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires, une équipe de scientifiques a dressé un état des lieux de la situation des ongulés sauvages en France métropolitaine. 

La France métropolitaine compte 11 espèces d’ongulés sauvages (cerf élaphe, cerf sika, chevreuil, daim, chamois, isard, mouflon de Corse, mouflon méditerranéen, bouquetin des Alpes, bouquetin ibérique et sanglier) désormais présentes sur la quasi-totalité du territoire métropolitain, indique un rapport sur la situation des ongulés sauvages en France métropolitaine remis en mars dernier au ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires par une équipe de chercheurs. Or, ces espèces emblématiques apportent de nombreux biens et services écosystémiques (chasse, observation, …), mais sont aussi sources de contraintes pour la société (collisions, dégâts, maladies).

Etat des populations: une donnée importante pour la gestion

C'est pourquoi, comme le notent les chercheurs, "la hausse constante des différentes populations d’ongulés sauvages observée depuis 50 ans pose de nouveaux défis". En effet, pour les deux espèces d'ongulés sauvages les plus représentées en France (chevreuil et sanglier), l’évolution des données, collectées à partir des tableaux de chasse, d’inventaires locaux, et de suivi d’indicateurs, montre une hausse en nombre et en distribution partout en France depuis 50 ans, avec des fluctuations en fonction des densités des populations, des plans de gestion, des variables climatiques, de la présence d’autres espèces ou encore pour des raisons sanitaires. Comme l'indique le rapport, la gestion (régulation ou réintroduction) des populations d’ongulés nécessite donc d’étudier et de connaître l’état des populations et leur fluctuation dans le temps, et de suivre leurs relations avec le milieu et avec les autres espèces car, "en tant qu'acteurs majeurs du fonctionnement des socio-écosystèmes, ils agissent sur la dynamique des communautés végétales et sur les paysages". 

Des travaux à poursuivre

De plus, dans le contexte actuel de changements globaux, selon les chercheurs il est important de mieux comprendre la contribution des ongulés sauvages aux services écosystémiques de régulation, mais également aux services culturels. De nouvelles connaissances sur le rôle des ongulés dans les écosystèmes, ainsi que sur la dynamique de leurs populations, qui s’insèrent maintenant souvent dans des communautés d’espèces complexes (présence d’autres ongulés et de prédateurs), sont nécessaires. "Cela nécessite de renforcer les études scientifiques d’ampleur sur le long terme, en tenant compte à la fois de la diversité des contextes locaux, des changements globaux et de la situation récente de relative abondance des populations d’ongulés sauvages, mais aussi de mener des études, autant écologiques que sociologiques et économiques, sur les interactions entre ongulés sauvages et activités économiques humaines (agriculture, foresterie, pastoralisme ou activités récréatives)" selon le rapport. À partir de ce constat, il sera possible, d'après les chercheurs, de proposer des modes de gestion adaptés pour limiter les contraintes et favoriser les services liés à la présence des ongulés sauvages pour une cohabitation harmonieuse avec l’Homme et ses activités. 

Clothilde Barde

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