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De nouvelles résistances détectées chez l’homme et l’animal

Michaella Igoho-Moradel | 08.03.2018 à 14:10:30 |
 boîte de pétrie
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Un rapport de deux agences européennes montre l’émergence de nouvelles résistances bactériennes aux antibiotiques chez l’homme et l’animal.

Un rapport de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), publié le 27 février dernier, s’intéresse à la résistance des bactéries chez l’homme et l’animal. Les données récoltées en 2016 démontrent l’apparition de nouvelles résistances, telles que les bactéries Salmonella Kentucky productrices de ß-lactamases à spectre étendu (BLSE) résistantes à la ciprofloxacine chez l’homme. « Les niveaux de résistance aux antimicrobiens diffèrent encore considérablement d’un pays à l’autre au sein de l’Union européenne. Pour gagner cette bataille, nous devons joindre nos efforts et mettre en œuvre des politiques strictes sur l’utilisation des antibiotiques dans tous les secteurs. Il est vital que nous renouvelions tous notre engagement à lutter contre la résistance aux antimicrobiens en nous concentrant sur les domaines clés définis dans le plan d’action One Health de l’Union contre la résistance aux antimicrobiens », déclare Vytenis Andriukaitis, commissaire européen à la santé et à la sécurité alimentaire.

De nouvelles résistances
Les données récoltées en 2016 ont permis de détecter une résistance aux carbapénèmes à un niveau très faible chez les volailles et la viande de poulet à Chypre et en Roumanie (15 bactéries E. coli). Cette classe d’antibiotiques n’est pas autorisée en élevage et est principalement utilisée pour soigner des infections graves chez l’homme. Le rapport révèle par ailleurs l’apparition de résistances élevées à l’ampicilline, aux sulfamides et aux tétracyclines chez Salmonella provenant de l’homme, tandis que la résistance aux céphalosporines de 3e génération était faible. Les agences constatent que plus d’un isolat de Salmonella sur quatre (26,5 %), provenant de cas humains de salmonellose, était multirésistant et que de fortes proportions d’isolats étaient résistantes aux sulfamides (34,6 %), à l’ampicilline (29,5 %) et aux tétracyclines (29,2 %). « Une infection sur quatre chez l’homme est causée par la bactérie Salmonella, qui présente une résistance à trois antimicrobiens ou plus, couramment utilisés en médecine humaine et animale. La proportion est significativement plus élevée chez S. Kentucky et S. Infantis (76,3 et 39,4 %, respectivement) », indiquent les agences sanitaires européennes. Pour la première fois depuis 2013, année du lancement de la surveillance des niveaux de résistance, elles détectent dans quatre pays une résistance élevée de la bactérie S. Kentucky productrice de BLSE à la ciprofloxacine. « La détection d’une résistance aux carbapénèmes dans les volailles et au linézolide dans le staphylocoque doré résistant à la méticilline chez les porcs est alarmante, car ces antibiotiques sont utilisés chez l’homme pour soigner des infections graves. Il est important que les gestionnaires du risque donnent suite à ces résultats », déclare Marta Hugas, scientifique en chef à l’EFSA.

Retrouvez l'intégralité de cet article en pages 10-11 de La Semaine Vétérinaire n° 1754.

Michaella Igoho-Moradel
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