Alors que se prépare la levée progressive du confinement au 11 mai, les gestes barrières et la distanciation sociale deviennent la norme tant qu’aucun traitement ou un vaccin ne permettra de terrasser cette incroyable épidémie.
Les vétérinaires ont bricolé dans l’urgence des solutions pour accueillir leurs clients en toute sécurité et suivi les consignes strictes de l’Ordre sur la limitation de la fréquentation de leur établissement de soins et les mesures barrières : accueil limité du nombre de propriétaires d’animaux et uniquement sur rendez-vous, confinés en salle d’attente ou à l’extérieur pendant le temps de la consultation, protocole d’attente sur les parkings, installation pour certains de systèmes d’hygiaphone en plexiglas, nouvelles règles de nettoyage et d’utilisation des locaux… Ces différentes mesures adoptées par chaque clinique ou cabinet vétérinaire en fonction de sa configuration et de son fonctionnement va devoir devenir pérenne.
« Le déconfinement n’est pas un changement pour nos structures mais une continuité, les réflexes et gestes de biosécurité acquis pendant le confinement vont perdurer encore des mois, voire même quelques années », estime Gérard Vignault, président du conseil régional de l’Ordre des vétérinaires de Bourgogne-France-Comté. Il va donc falloir passer de la bricole en urgence à un réagencement adapté aux circonstances.
De nouvelles recommandations ordinales et un protocole ministériel
Outre le protocole national de déconfinement pour les entreprises pour assurer la sécurité et la santé des salariés du ministère du travail, décliné en huit parties (mesures barrières et de distanciation physique, recommandations en termes de jauge par espace ouvert, gestion des flux, équipements de protection individuelle, tests de dépistage, protocole de prise en charge d’une personne symptomatique et de ses contacts rapprochés, prise de température, nettoyage et désinfection des locaux), l’Ordre national des vétérinaires et les conseils régionaux diffusent de nouvelles recommandations pour assurer la protection des équipes et des clients, comme ils l’ont fait lors de la mise en place du confinement. « Le bénéfice d’une actualisation des protocoles vaccinaux, notamment à la lumière des dernières recommandations des experts vétérinaires, ou d’une reprise des interventions de convenance pour réguler les naissances des animaux de compagnie, milite en faveur d’un retour raisonné à ces activités » précise un communiqué commun des présidents ordinaux. Outre la recommandation du port d’un masque de protection (répondant à minima aux normes de qualité « grand public ») par toute personne présente au sein des établissements de soins vétérinaires, au domicile des clients ou dans les lieux d’élevage, ils invitent aussi à « s’appuyer sur les acquis, par exemple, aménager les horaires de consultations et les flux de circulation au sein des établissements, à recueillir un maximum d’éléments d’anamnèse en amont de la consultation, à recourir au dispositif expérimental de télémédecine, etc. ».
Gérard Vignault a conscience que ces consignes de biosécurité ralentissent le travail des cliniques et l’activité, mais le nombre de vétérinaires contaminés sur sa région a la faveur des chiffres : seulement 3 ou 4 depuis le début de la crise sanitaire !