« Derrière le rôti, l’animal ! » - Le Point Vétérinaire.fr

« Derrière le rôti, l’animal ! »

10.01.2012 à 06:00:00 |
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Longtemps critiqué pour son immobilisme face aux dérives de l’abattage rituel, le gouvernement s’est efforcé d’allumer un contre-feu pour apaiser le débat.

En témoigne le décret du 28 décembre 2011, qui impose une autorisation préalable à la réalisation d’un abattage sans étourdissement. Enfin une bonne nouvelle, un signe positif, face à des dérives qui, pour des raisons économiques, trouvent bien souvent un écho au sein même des abattoirs français !

Ce nouvel encadrement réglementaire devrait remédier à la pratique de l’abattage sans étourdissement, au-delà de la seule dérogation autorisée par la réglementation européenne dans le cadre unique de l’abattage rituel. En effet, l’exploitant de l’abattoir devra déposer une demande auprès du préfet (Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations – DDCSPP), une autorisation à obtenir avant le 1er juillet 2012. En outre, le décret impose de disposer « d’un système d’enregistrements permettant de vérifier que l’usage de la dérogation correspond à des commandes commerciales qui le nécessitent ».
« À la demande de l’œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs, soutenue par les instances vétérinaires, le décret a mis fin à une scandaleuse incohérence de notre système répressif », se félicite l’association présidée par notre confrère Jean-Pierre Kieffer. En effet, jusque-là, l’abattage rituel en dehors d’un abattoir ne constituait qu’une contravention de 5e classe… Désormais, tout abattage (rituel ou non) à l’extérieur d’un abattoir constitue un délit, réprimé de 6 mois d’emprisonnement et de 15 000 € d’amende.
Le gouvernement pense sans doute que cette fermeté sera douce aux oreilles des associations de protection animale. Certes, mais reste en suspens la question de la bien-traitance de l’animal dans le cadre de cette pratique, mais aussi de l’information et de la transparence vis-à-vis du consommateur. La France ne prévoit pas d’étiquetage sur le mode d’abattage, c’est même un point sur lequel elle affiche sa réticence.

Marine Neveux

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