E-vet, le tout premier congrès dédié à la médecine vétérinaire connectée, a été l’occasion d’apporter des pistes de réflexion sur l’impact de l’e-santé animale sur la pratique vétérinaire.
Imaginez… un propriétaire et son animal de compagnie accueillis par un robot-ASV. Une cabine de consultation dans laquelle, sur un écran, le propriétaire serait guidé pas à pas par un vétérinaire, voire une image holographique de ce dernier, pour réaliser un examen clinique de base. Science-fiction ? Peut-être pas. à E-vet, premier congrès dédié à la médecine vétérinaire connectée et organisé conjointement par l’Afvac, l’Avef et la SNGTV le jeudi 24 janvier à Paris, la pratique vétérinaire a été explorée sous le prisme de l’e-santé animale. Au travers des conférences, il est apparu clair que cette dernière allait transformer durablement l’exercice du métier. « Le déploiement de l’intelligence artificielle a commencé et est inévitable », a estimé Judith Mehl, membre du groupe citoyen et académique Ethik-IA, qui milite pour une régulation positive de l’intelligence artificielle (IA) en santé humaine. Non sans conséquences. Une de leurs récentes études en santé humaine a conclu qu’entre 15 et 29 % des métiers du domaine, soit entre 40 000 et 80 000 emplois, pourraient faire l’objet d’une automatisation. Outre les fonctions support qui seraient fortement impactées, « certaines spécialités type radiologie et ophtalmologie devront réfléchir à la transformation de leur exercice », a-t-elle précisé. En santé animale, la médecine connectée fait peur et certains y voient la disparition pure et simple du praticien. En cause, selon Timothée Audouin, vétérinaire rural en Mayenne et consultant en e-santé, une disparition des atouts historiques des vétérinaires, à savoir la connaissance et la communication. « Avec Internet, la connaissance est partout, ce qui rend nos clients micro-spécialistes d’un domaine, a-t-il souligné. De plus, les objets connectés font que le vétérinaire n’est plus le seul à pouvoir collecter des informations. » Pourtant, selon lui, l’e-santé est bel et bien une opportunité pour le vétérinaire.
Retrouvez l'intégralité de cet article en pages 10-11 de La Semaine Vétérinaire n° 1794.