Un groupe de chercheurs du Royal Veterinary College et de l'Université de Hanovre a mené une étude sur les points de vue des propriétaires sur l'impact des vétérinaires sur leur prise de décision dans la gestion des chiens atteints d'épilepsie idiopathique.
L'épilepsie idiopathique est une affection canine courante qui peut être difficile à gérer. Une récente étude*, menée par des chercheurs du Royal Veterinary College et de l'Université de Hanovre, révèle que de nombreux propriétaires estiment que des explications plus précises sur le traitement auraient pu améliorer leurs interactions avec leur vétérinaire. Pourtant, la plupart des propriétaires référés à un spécialiste ont rapporté une expérience positive, souvent parce que les spécialistes étaient perçus comme ayant une plus grande expérience ou des connaissances.
Propriétaire, vétérinaire et internet« Des propriétaires ont estimé que certains vétérinaires généralistes manquaient de connaissances spécifiques sur l'épilepsie et ont indiqué qu'ils auraient dû poser des questions sur l'expérience antérieure de leur vétérinaire en matière d'épilepsie lors de la planification de la consultation » indiquent les auteurs de l’étude. A noter qu’une récente enquête, menée auprès de propriétaires ayant fréquenté une clinique de référé, indique que le référé est initié par le vétérinaire généraliste dans plus de 85 % des cas et est souvent la seule option proposée. Concernant les expériences négatives, les auteurs retiennent que les propriétaires avaient souvent moins confiance dans la profession vétérinaire et étaient plus susceptibles de mener des recherches en ligne. « Parfois, les propriétaires pensaient qu'ils avaient une connaissance plus approfondie ou à jour des traitements de l'épilepsie que leur vétérinaire. » Les auteurs de l’étude expliquent que certains propriétaires se sont tournés vers Internet après avoir été déçus par les informations qui leur étaient fournies lors des consultations.
Des conseils plus personnalisés et plus de temps consacré à la communication« D’autres ont partagé leurs inquiétudes préexistantes concernant leur confiance dans les vétérinaires et l'industrie pharmaceutique, ce qui a peut-être contribué à des désaccords lors de la prise de décision. » Par ailleurs, les chercheurs rappellent l’importance du style de communication du vétérinaire. « Il a déjà été constaté que certains propriétaires, qui ne se voient pas proposer différentes options, ont tendance à être plus préoccupés par les motivations de leur vétérinaire. » Les auteurs indiquent que des conseils plus personnalisés et le temps consacré à la communication propriétaire-vétérinaire peuvent permettre d’établir des relations plus positives avec les propriétaires et favoriser une meilleure observance du traitement. Ils recommandent une formation en communication plus complète dans les cursus vétérinaires afin de garantir que les futurs vétérinaires généralistes aient « une plus grande confiance dans la gestion de ces conditions difficiles, pendant lesquelles des moments émotionnellement délicats peuvent être générés. »
* Ces résultats représentent les expériences de propriétaires de chiens épileptiques vivant en Angleterre. Des études à plus grande échelle sont nécessaires pour étayer ces conclusions.