Comme indiqué dans un communiqué de la plateforme d'épidémiosurveillance en santé animale (ESA), après la confirmation d'un cas humain de fièvre hémorragique de Crimée-Congo (CCHF) le 19 avril dernier dans la communauté autonome espagnole de Castille-et-León (Salamanque), un second cas a été détecté deux mois plus tard, le 10/06/2021, dans la province de León.
De récentes piqûres de tiques, ou une forte probabilité de piqûre (lors d'un contact avec des animaux d’élevage ou la faune sauvage), ont été mis en évidence dans les deux cas humains récents de fièvre hémorragique de Crimée-Congo détectés en Espagne (le 19/04/2021 et le 10/06/2021). En effet, comme indiqué dans le communiqué de la plateforme ESA, les cas sporadiques de la maladie virale detectés dans le pays depuis 2016 sont probablement dus à la tique Hyalomma lusitanicum, qui parasite au stade adulte essentiellement des cerfs.
Une répartition mondiale
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la CCHF est une maladie largement répandue dans diverses régions du monde, causée par un virus de la famille des Nairoviridae, transmis par les tiques. Endémique en Afrique, au Moyen-Orient, dans les Balkans et dans les pays asiatiques situés dans l’aire de distribution des tiques du genre Hyalomma, la maladie se manifeste entre autres par des signes cliniques hémorragiques et un taux de létalité de 10 à 40 % chez les humains.
De lourdes conséquences cliniques
Du fait de l’absence de signes cliniques chez la plupart des animaux et d’une très courte virémie (de 7 à 10 jours), les protocoles qui reposent sur des analyses sérologiques sont les plus à même de détecter précocement le virus sur un territoire et de renseigner sur le rôle des différentes espèces animales au sein du cycle enzootique de transmission. Dans les zones où le virus circule, une séropositivité a ainsi été mise en évidence chez le buffle, le dromadaire, les ruminants domestiques (bovins, ovins et caprins), l’âne, le cheval, l’autruche, les volailles (poulets et canards) et chez de nombreuses espèces de la faune sauvage. En France, toute suspicion de cas humain de CCHF relève de la déclaration obligatoire des fièvres hémorragiques virales mais aucun cas humain autochtone n’a été détecté pour le moment.