Et si la directive “services” n’avait qu’un impact limité sur l’exercice vétérinaire en Europe ? - Le Point Vétérinaire.fr

Et si la directive “services” n’avait qu’un impact limité sur l’exercice vétérinaire en Europe ?

10.12.2010 à 06:00:00 |
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Une table ronde organisée, le 3 décembre 2010, par l’Observatoire des métiers des professions libérales (OMPL) suggère que le big bang vétérinaire attendu n’aura peut-être pas lieu.

Les vétérinaires ne sont pas seuls dans le giron de la directive “services”. Si chaque semaine offre son lot d’événements autour de ses modalités d’application dans la profession, de nombreuses autres corporations sont également touchées par le texte européen. Celles-ci sont parfois fort éloignées du domaine vétérinaire, comme les agences immobilières, les auto-écoles, la restauration ou les professionnels du tourisme, parfois plus proches par leur statut de professions libérales voire de professions réglementées (les architectes, les avocats, par exemple). En France, le secteur libéral, majoritairement composé de professions de santé, regroupe 700 000 entreprises. Elles génèrent près de 2 millions d’emplois et “pèsent” environ 110 milliards d’euros. L’Europe compte entre 5 et 10 millions d’entreprises libérales pour 10 à 20 millions d’emplois (la diversité des statuts dans les 27 pays de l’Union européenne ne facilite pas les estimations). Ce secteur n’est donc pas négligeable.
L’OMPL a justement organisé le 3 décembre 2010 une matinée de débat consacrée aux conséquences de la directive sur la reconnaissance des qualifications professionnelles et de la directive “services” sur les professions libérales. Désormais, elles sont indissociables car la libre prestation de services et d’installation passe nécessairement par la reconnaissance des diplômes et de l’expérience professionnelle d’un Etat à l’autre.

Quel sera l’impact de ces deux textes ?

Christophe Jeammot, consultant du cabinet Pollen Conseil, s’est prêté, non sans risque, au jeu de la boule de cristal. Il n’est certes pas vétérinaire, encore moins membre de la Commission européenne. Cependant, il a récemment consacré plusieurs semaines à l’étude de la profession pour le compte de l’OMPL, épluchant les données disponibles, rencontrant ses représentants. Il en a tiré une étude de branche, un portrait prospectif*. Ces deux directives ont, selon lui, un premier impact mesurable : l’afflux de diplômés. Le numerus clausus ne signifie plus rien. « Parmi les 40 % de nouveaux inscrits à l’Ordre des vétérinaires en 2009, 90 % sont des Français diplômés en Belgique. Si la situation n’est pas rapidement contrôlée, le marché du travail pour les vétérinaires diplômés se dégradera », prévient-il. Et la création d’universités vétérinaires pour les étudiants français dans les pays de l’Est n’est plus une simple rumeur…

Nicolas Fontenelle

Pour plus d’informations, voir La Semaine Vétérinaire n° 1429 du 10/12/2010 en pages 12 et 13
* Voir La Semaine Vétérinaire n° 1417 du 17/9/2010 en pages 12 et 13, et n° 1425 du 12/11/2010 en pages 12 et 13

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