Alors que le nombre de foyers de fièvre catarrhale ovine continue de progresser sur le territoire français, comme l'indique un communiqué du Ministère de l'agriculture et de l'environnement du 14 novembre 2024, la ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de la Forêt, Annie Genevard, a décidé de compléter le dispositif de lutte contre la maladie par trois nouvelles mesures.
Au 19 novembre 2024, le nombre de foyers de FCO de sérotype 3 était de 7 666, soit une augmentation de 355 foyers par rapport au communiqué du 8 novembre 2024, avec une extension dans le Maine-et-Loire, le Puy-de-Dôme, la Gironde, la Lozère et en Corse du Sud, selon les données de la plateforme d'épidémiologie en santé animale (ESA). De plus, les sérotypes 4 et 8 de la FCO sont considérés comme enzootiques sur le territoire national continental ainsi que la Corse depuis le 1er janvier 2018. C'est pourquoi, la ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de la Forêt, Annie Genevard a annoncé le 14 novembre 2024 que, pour le sérotype 3, la zone de vaccination des bovins avec le stock de l'Etat est étendue sur tout le territoire, mais aussi que toutes les pertes directes liées à la surmortalité concernant les ovins et les bovins touchés par la FCO-3 et les ovins touchés par la FCO-8 seront indemnisées et enfin, que le Fonds national de mutualisation du risque sanitaire et environnemental (FMSE), auquel l’Etat contribue à 65%, portera un programme d’indemnisation des pertes directes liées à la FCO-8 pour les bovins.
Une meilleure prise en charge de la maladiePar conséquent, comme l'a indiqué Annie Genevard, "tous les ovins et tous les bovins sont désormais éligibles, partout en France, à une vaccination gratuite contre la FCO-3". Cette extension de la zone vaccinale de la FCO-3 à tout le territoire pour les bovins intervient après la commande supplémentaire passée par l’Etat de 2 millions de doses vaccinales, qui viennent s’ajouter aux 11,7 millions de doses déjà mises à disposition des éleveurs gratuitement. De plus, selon la ministre, pour financer les pertes directes liées à la surmortalité, le fonds d’urgence exceptionnel de 75 M€ mis en œuvre par l’Etat et initialement limité à la FCO-3, va être étendu aux pertes directes causées chez les ovins par la FCO-8.
Des "assises du sanitaire" en prévision"L’enjeu est, ni plus ni moins, d’éviter un effondrement durable de la production française qui se ferait au bénéfice d’importations croissantes" a-t-elle ajouté. Toutefois, selon elle, même si ces réponses permettent de faire face à l’urgence, il est important de mieux anticiper pour éviter que de tels drames ne se reproduisent dans tous les élevages, alors même que ces maladies menacent de se multiplier du fait du réchauffement climatique. C’est pourquoi, la ministre organisera les « Assises du sanitaire animal », qui auront pour objectif "d’adapter la gestion sanitaire en repensant sa gouvernance et son financement, en renforçant le maillage vétérinaire en zone rurale et en assurant la «souveraineté sanitaire» notamment en matière de vaccins dès le mois de janvier prochain". D'ailleurs, les épizooties ne connaissant pas les frontières, elle a d’ores et déjà consulté ses partenaires européens afin d’étendre cette réflexion stratégique à l’ensemble de l’Union Européenne.