Les usages détournés des analgésiques opioïdes, tels que le fentanyl, inquiètent au niveau mondial. En France, ces détournements ne concernent pas les spécialités utilisées en médecine vétérinaire.
Les opioïdes sont sous le feu des projecteurs. Ces analgésiques qui permettent de soulager la douleur peuvent être détournés de leurs usages en toxicomanie, pour leurs effets euphorisants. Ces substances sont aussi identifiées comme étant la source de nombreux décès causés par des overdoses. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime en effet que 69 000 personnes meurent chaque année d’une overdose d’opioïdes et que plus de 15 millions de personnes à travers le monde sont dépendantes de ces produits. En Europe aussi, le sujet retient l’attention des autorités. À en croire l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT), les problèmes liés aux opiacés de synthèse à forte teneur en principe actif sont à la hausse. « La réglementation de ces substances est envisagée au niveau européen et plusieurs autres substances de cette famille font actuellement l’objet d’un examen », indique l’OEDT dans son Rapport européen sur les drogues 2017. Le fentanyl, dont les propriétés sont au moins 80 fois plus puissantes que celles de la morphine, est particulièrement pointé du doigt. En France, cet analgésique est bien connu en médecine vétérinaire. Cette substance est en effet utilisée par les vétérinaires en tant qu’anesthésique, notamment lors de chirurgies douloureuses. Contrairement à l’Amérique du Nord, l’Hexagone reste encore épargné par ce phénomène. En effet, selon l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), peu de signalements impliquent le fentanyl. L’utilisation très réglementée de ce produit en médecine humaine et vétérinaire explique en partie ce constat. Comme la kétamine, le fentanyl est classé sur la liste des stupéfiants, ce qui réduit fortement les risques de détournement.
Retrouvez l'intégralité de cet article en pages 10-11 de La Semaine Vétérinaire n° 1750.