Fièvre aphteuse: des cas confirmés en Allemagne - Le Point Vétérinaire.fr

Fièvre aphteuse: des cas confirmés en Allemagne

Clothilde Barde

| 13.01.2025 à 12:00:00 |
© Bualookkaew Sakchatchawan/Istock

Comme indiqué dans un communiqué de la plateforme d'épidémiologie en santé animale (ESA) du 10 janvier 2025, trois cas de fièvre aphteuse ont été confirmés vers Berlin en Allemagne sur des buffles d’eau le 9 janvier 2025.

"Compte tenu de l’extrême gravité du virus de la fièvre aphteuse (FA) (impact sanitaire et commercial), tant que la situation n’est pas clairement évaluée et circonscrite, nous vous demandons de n’introduire aucun bovin, ovin, caprin ou porc en provenance d’un pays étranger" annonce le groupement de défense sanitaire de Bourgogne-Franche-Comté dans un communiqué du 10 janvier 2025. En effet, selon les données de la plateforme ESA, "l’Allemagne a, du fait du foyer de FA détecté le 9 janvier 2025 sur trois buffles d’eau (Bubalus bubalis), perdu le statut officiellement indemne de FA délivré par l’OMSA (organisation mondiale de santé animale)". Au total, sur les 14 buffles présents dans l’élevage, trois sont morts et ont été confirmés positifs à la FA par RT-PCR. Le sérotype est en cours de détermination mais "à ce jour, l’origine de la contamination n’est pas connue" selon les experts de l'ESA qui ajoutent que "l’ensemble des animaux encore présents dans l'élevage a été mis à mort et que, conformément à la réglementation européenne, des zones de protection et de surveillance ont été mises en place".

Des mesures de prophylaxie strictes

Bien que la France est actuellement officiellement indemne de FA, avec une dernière introduction ponctuelle datant de 2001, il convient de rester vigilant car cette maladie d’origine virale est l’une des plus contagieuses et elle peut entraîner des pertes économiques importantes indique le ministère de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire. Ainsi, la maladie est classée « A+D+E » à déclaration obligatoire et éradication immédiate au niveau européen et elles doit être notifiée à l'OMSA. En ce qui concerne les mesures de police sanitaire, la prophylaxie médicale par recours à la vaccination est interdite dans l’Union européenne depuis 1991 et la prophylaxie sanitaire repose notamment sur la protection des zones indemnes par le contrôle et par la surveillance des déplacements des animaux à l’introduction dans ces zones ainsi que sur l’application stricte de mesures telles que l’abattage systématique de tous les animaux de l’exploitation en cas de confirmation par le laboratoire de référence de l’infection par le virus aphteux. 

La vigilance est de mise 

Comme le rappelent les experts de l'ESA, en Europe la dernière épizootie remonte à 2011 en Bulgarie. Avant cela, en 2001, le Royaume-Uni, puis la France, l’Irlande et les Pays-Bas avaient été touchés par un important épisode de FA, ayant conduit à l’abattage sanitaire de milliers d’animaux. Toutefois, comme l'indiquaient déjà des experts du sujet en 2007, "bien que débarrassée de la fièvre aphteuse depuis 2001, la France n’est pas à l’abri d’une nouvelle vague virale car l'agent responsable de la “cocotte” est présent sur presque tous les continents." Ainsi, le virus de la FA est toujours enzootique en Turquie, au Proche et Moyen-Orient et en Afrique, dans de nombreux pays d’Asie et dans certaines parties de l’Amérique du Sud selon l'ESA. Sur le terrain, la menace aphteuse doit donc rester dans tous les esprits, de même que les signes d’alerte de la maladie. Selon Jean-Luc Angot en 2017, "nous restons particulièrement vigilants et l’ensemble de la profession vétérinaire doit être très attentive au risque de perte du statut indemne à l’exportation."

Clothilde Barde

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