L’Agence Nationale de sécurité sanitaire alimentaire (Anses) a indiqué, dans un communiqué publié le 12 octobre 2023, avoir mis au point une nouvelle méthode simple et économique pour transporter les prélèvements en cas de suspicion de fièvre aphteuse.
Augmenter le nombre d’échantillons envoyés aux laboratoires de diagnostic afin d’identifier les souches circulantes et ainsi lutter plus efficacement contre la fièvre aphteuse était l’objectif principal de l’Anses lorsqu'elle a développé une méthode de transport des échantillons moins coûteuse que la méthode standard. En effet, la fièvre aphteuse, maladie virale très contagieuse qui touche notamment les bovins, porcins, ovins et caprins, est à l’origine de pertes économiques considérables en cas de foyer infectieux dans les élevages et la caractérisation des souches est essentielle pour lutter contre la maladie car les vaccins n’offrent pas de protection contre plusieurs souches à la fois.
Des conditions de transport strictesOr, pour identifier les souches, les prélèvements réalisés en élevage doivent être envoyés aux différents laboratoires de référence, majoritairement situés en Europe et en Amérique du Nord, ce qui peut nécessiter un transport d’échantillons sur de longues distances. Ainsi, par exemple, l’Anses est le laboratoire de référence de la fièvre aphteuse pour la France, l’Union européenne, l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). C'est pourquoi, afin de remplacer le protocole de transport utilisé jusqu’à présent, qui consiste à conserver les échantillons dans de la glace carbonique, en respectant la chaîne du froid et en utilisant un triple emballage pour éviter les contaminations, l’Anses a développé un protocole de transport alternatif, facile, moins coûteux et rapide à mettre en œuvre.
Succès des essais terrainAinsi, les scientifiques ont utilisé les tests antigéniques qui, sur le terrain, permettent d'identifier la présence de fièvre aphteuse. Toutefois, comme le virus est infectieux, ils l'ont inactivé avec de l’acide citrique dilué à 0,2 % pour le transport. Comme l'a indiqué l'agence, cette méthode a déjà été testée avec succès en conditions réelles au Nigeria, en Turquie et au Pakistan. D’ailleurs, pour certains échantillons, le génome était intégralement conservé ce qui a permis, outre l’identification des souches, de synthétiser, in vitro, un virus vivant et infectieux à partir de son ARN afin de tester l’efficacité de certains vaccins. Ces travaux ont été financé par la Commission européenne. La FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) a enfin missionné l’Anses pour tester d’autres marques de tests antigéniques, les travaux sont encore en cours.