Fièvre Hémorragique de Crimée-Congo (FHCC): la vigilance est de mise - Le Point Vétérinaire.fr

Fièvre Hémorragique de Crimée-Congo (FHCC): la vigilance est de mise

Clothilde Barde

| 25.11.2024 à 12:30:00 |
© Mukhina1

Selon une publication du 23 octobre 2024 du groupement de défense sanitaire (GDS France), bien qu’aucune contamination humaine n’ait été signalée en France à ce jour, il convient d’adopter les bons gestes pour se prémunir contre le virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo (FHCC) .

"La FHCC a été détectée pour la première fois en France en octobre 2023 dans des tiques collectées sur des bovins dans les Pyrénées-Orientales et en Corse" indique le GDS dans une note d'information et de sensibilisation aux risques, modes de transmission, symptômes et mesures de prévention de cette maladie, publiée pour les professionnels à risques le 29 octobre 2024. En effet, cette maladie maladie virale transmise principalement à l'homme par des piqûres de tiques infectées (du genre Hyalomma) ou par contact direct avec le sang ou les tissus d’animaux infectés (souvent lors de l’abattage), bien qu'elle soit généralement asymptomatique chez les ruminants et chez les équidés, a des conséquences cliniques lourdes chez l'homme (fièvre soudaine, douleurs musculaires, vertiges et maux de tête allant parfois vers des formes mortelles).

Sensibilisation des professionnels à risque

Or, les agriculteurs et les professionnels de la nature sont exposés au risque de piqûres de tiques et les éleveurs, vétérinaires et opérateurs des abattoirs sont également à risque via le possible contact avec le sang d’animaux virémiques. C'est pourquoi, bien qu'aucune contamination humaine n’a été signalée en France à ce jour, comme le virus FHCC a été retrouvé dans des tiques de l’espèce Hyalomma marginatum collectées sur des bovins dans les Pyrénées-Orientales et en Corse en octobre 2023, il est important de rester vigilant, selon le GDS. Pour éviter l'infection, la principale mesure à mettre en place est d’éviter les piqûres de tiques Hyalomma marginatum. Pour cela, il est recommandé d’adopter certaines mesures au printemps et en été, dans les lieux où la tique est installée (porter des vêtements couvrant les jambes et les bras, de couleur claire pour mieux voir la tique, porter des chaussures fermées, inspecter régulièrement son corps lors des activités dans les zones où la tique peut être présente et en cas de piqûre, dans les 14 jours qui suivent si de la fièvre, des maux de tête, des douleurs dans les muscles ou les articulations ou d'autres symptômes surviennent, il est recommandé de consulter un médecin). De plus, la note d'information indique comment se protéger lors d'activités exposant au sang des animaux: en évitant de porter ses mains à la bouche et aux yeux, en protégeant les éventuelles plaies sur la peau (pansement étanche), en ayant une bonne hygiène des mains et des outils et en portant des équipements de protection individuelle contre les blessures cutanées et les contacts avec les muqueuses (gants résistants, lunettes, masque etc…).

Un vecteur caractéristique

Pour rappel, comme l'indique le GDS, la tique Hyalomma marginatum est plus grosse que les autres espèces de tiques que l’on retrouve en France et elle est présente dans les zones sèches de garrigues ou de maquis (dont pâtures, champs, vergers, vignes etc…). Au stade adulte, sa taille peut atteindre 8 mm et ses pattes sont rayées, et elle se nourrit surtout sur des grands animaux (chevaux, vaches, moutons...) lorsqu'ils se trouvent à l’extérieur. La transmission du virus est alors possible entre l’animal et l’homme lors d’un contact avec le sang de ces animaux : sur les muqueuses (par exemple en portant des mains souillées à la bouche ou aux yeux…) ou sur des plaies (par exemple sur une égratignure, ou en se coupant…). Au stade de larve ou de nymphe (plus petite), la tique se nourrit sur les rongeurs, les lièvres et lapins, ou sur des oiseaux. Enfin, selon les données communiquées par le GDS, "actuellement, on retrouve cette tique dans les zones de climat méditerranéen du Sud de la France. Elle est installée dans les départements Pyrénées-Orientales, Aude, Hérault, Gard, Ardèche, Drôme, Bouches-du-Rhône, Var, Alpes-Maritimes et Corse".

Clothilde Barde

Réagir à cette actualité
Cet espace a vocation à débattre et partager vos avis sur nos contenus. En réagissant à cette actualité, vous vous engagez à respecter les conditions générales d’utilisation de Le Point Vétérinaire.fr. Tout commentaire calomnieux ou injurieux sera supprimé par la rédaction.