Vétérinaire praticien, il fut celui de vraiment tous les animaux, faisant entrer dans la lucarne du petit écran (dès 58, en noir et blanc) crocodiles, hippopotame, guenons et surtout des lionceaux, guépards portés avec tendresse dans les bras, dont la vision a souvent illuminé nos enfances. Être vétérinaire, comme Michel, le graal !
Lors de la cérémonie émouvante qui a réuni sa famille le 4 novembre 2024 à la Coupole du Père-Lachaise (Paris), les vétérinaires étaient nombreux, devancés par les chiens guides d’aveugle arrivés les premiers et qui ont escorté Michel jusqu’à sa dernière destination, lui offrant une haie d’honneur mille fois méritée.
Dernier enfant d’une fratrie, envoyé en France par sa famille pour y faire des études de médecin, Michel décidera, lui qui avait partagé la cueillette nocturne des framboises avec les ours dans sa forêt natale de Sighet (Roumanie), de prendre soin des animaux aussi bien que les médecins le font des humains.
Sa fille Isabelle a retracé sa « papalogie » et la façon dont l’extraordinaire avait été leur quotidien, avec un père partageant sa maison avec des fauves, une guenon, des chats, des chiens et sa famille : « les animaux étaient nos alter egos ». Elle a souligné que chaque cellule de son esprit battait dans chaque cellule de son corps, faisant de Michel quelqu’un de pleinement conscient à chaque instant, dont la parole donnée comptait.
Plus qu’un vétérinaire, un guide qui ouvrait le chemin de l’innovationCeux qui furent ses collaborateurs et amis, Jean-François Bardet, Serge Belais, Thierry Benalloul, Jean-Pierre Jégou, Hervé Laforge et Yves Lahiani, se sont exprimés, rappelant des souvenirs lorsqu’il leur ouvrait les portes de l’Animal Medical Center de New-York. Deux traits de caractère rappelés par ses amis ont fait rire l’assemblée - ses colères légendaires – immédiatement suivies de mille bisous, a précisé Marie-Christine son épouse, dans une émouvante lettre d’amour – et sa conception élastique du temps, avec une absence de ponctualité pour les humains, ayant toujours mille engagements auprès des animaux à tenir (stérilisation d’une chienne, prise de sang des dauphins du Moulin Rouge en pleine nuit, etc.) avant de recevoir, par exemple, un futur vétérinaire pour un entretien d’embauche.
« Un vétérinaire qui a œuvré à la grandeur de la nation »Gérard Larcher, président du Sénat, représenté par notre confrère et sénateur Arnaud Bazin, a souligné « la richesse d’un parcours exceptionnel » du plus médiatique des vétérinaires, engagé pour une véritable protection des animaux, notamment par l’identification des animaux de compagnie. « Michel Klein a œuvré toute sa vie à la grandeur de notre nation à travers la défense des animaux, c’est cela que nous honorons aujourd’hui ». Jacques Guérin, président du CNOV, a souligné combien Michel Klein fut chaleureux, empathique, audacieux, avant-gardiste et visionnaire : « avec l’amour des animaux chevillé au corps, il fut un pionnier de la protection animale en France ».
C’est la jeune génération vétérinaire, avec Myriam Mijem (A23, promotion Michel Klein) qui a clos les hommages, montrant combien la transmission de la passion des animaux et de la curiosité d’un métier sans cesse renouvelé s’était faite.
Michel laisse dans nos rétines son sourire et dans nos cœurs son amour profond et sincère des animaux et des humains, à cultiver sans modération au quotidien, en son honneur.