Au 17 décembre, seulement 5 foyers en élevages de dindes ont été confirmés, alors que l’année précédente à la même époque, 200 foyers avaient déjà été rapportés. Ce schéma se retrouve au niveau européen, avec 132 foyers déclarés en élevage de volailles, contre 584 l’an dernier.
La situation vis-à-vis de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) est pour l’instant très favorable en France. Selon les dernières données de la plateforme ESA, au 17 décembre 2023, seulement 5 foyers en élevage de dindes ont été confirmés, à raison de 4 foyers dans le Morbihan et 1 foyer dans la Somme. En parallèle, il y a des détections régulières dans l’avifaune sauvage dans différents. L’année dernière, à la même époque, ce sont 200 foyers en élevage, et 58 en avifaune captive qui avaient été rapportés, l’épicentre étant situé dans les grandes zones d’élevage de l’ouest de la France, Vendée, Maine-et-Loire et Deux-Sèvres. Rappelons qu'en France, une campagne vaccinale a débuté début octobre, pour tous les élevages commerciaux de canards, de toute la France.
Un nombre encore limité de foyers en EuropeLa tendance est la même au niveau européen. Ainsi, au 17 décembre, ce sont 132 foyers qui ont été confirmés en élevage…contre 584 l’an dernier ! Sachant que pour cette saison comme la précédente, il y a autant de pays touchés, soit 29 pays d’Europe. Pour cette saison, les experts de la plateforme ESA identifie deux fronts de progression : le front est (Europe centrale, Autriche, Italie) et le front nord (Europe du nord, Allemagne). Dans ce cadre, le front de l’est est porté par la Hongrie, qui est le pays le plus touché en Europe jusqu’à présent, totalisant 63 foyers en élevage. Suivent plus loin le Royaume-Uni avec 19 foyers, l’Autriche avec 12 foyers, et l’Allemagne avec 11 foyers ; les pays restants ont déclaré moins de 10 foyers ou aucun. Dans le front du nord, les déclarations se poursuivent en élevage en Allemagne, en Belgique et au Danemark, de même que dans l’avifaune sauvage dans les mêmes zones que les foyers de volailles, mais aussi en Autriche et Suède. Dans le front de l’est, l’incidence est en train de diminuer en Hongrie ; dans le compartiment sauvage, les détections se poursuivent de manière plus ou moins sporadiques. Le sous-type H5N1 est majoritaire dans les déclarations, que ce soit dans les compartiments domestique ou sauvage.
Un retard dans les migrations d’automne ?Selon le dernier rapport de situation de décembre 2023 de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa), il y a eu un décalage dans la hausse des détections en avifaune sauvage, alors qu’elle aurait dû avoir lieu juste après l’été. « Au cours des années épidémiologiques précédentes, cette augmentation était déjà observée au début du mois d’octobre, alors que cette année, l’augmentation n’a eu lieu qu’à partir de novembre », est-il détaillé dans le rapport. La cause possible serait une migration retardée des oiseaux sauvages en lien avec le temps plus chaud de l’automne.
Le risque pour le compartiment domestique est donc lui aussi retardé, mais sera bien présent et ira crescendo dans les semaines qui viennent, est-il expliqué : « l'augmentation constante des détections du virus de l'IAHP chez les oiseaux aquatiques observée depuis la fin du mois d'octobre 2023, tant le long des routes de migration de la Baltique que de la mer Noire et de la Méditerranée, est susceptible d'entraîner une augmentation des niveaux de présence du virus dans l'environnement, ce qui conduira à une nouvelle augmentation des détections du virus de l'IAHP chez les oiseaux sauvages, les volailles et les mammifères. » Dans ce cadre, « il est trop tôt pour prédire si l'on observera un nombre de détections du virus de l'IAHP aussi élevé que les années précédentes ou une réduction due au développement d'un certain niveau d'immunité chez les espèces d'oiseaux sauvages précédemment touchées. »