Des furets ont été détectés positifs en Belgique, ainsi qu'un renard en France. Ces animaux étaient au contact d'oiseaux.
La contamination de furets par le virus H5N1 de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) a été récemment signalée par les autorités sanitaires belges (source plateforme ESA). L’épisode s'est déroulé en décembre dernier et concernait des furets élevés pour la chasse en intérieur et en extérieur. Sur une quarantaine d’individus, 6 ont présenté des troubles respiratoires et sont décédés. L’exploitation détenait aussi des oiseaux de basse-cour (14 poules et 3 canards), pour lesquels avaient été aussi confirmés une contamination. Les 6 furets touchés étaient en contact avec les oiseaux captifs. Aucun signe clinique ou mortalité n’a été rapporté chez les autres furets en captivité ; les tests se sont aussi révélés négatifs (testés deux fois). Selon les autorités sanitaires, le virus aurait été introduit dans la basse-cour via l’avifaune sauvage ; pour les furets, l’hypothèse d’une contamination via la consommation d’œufs des oiseaux captifs est évoquée.
En France aussi, un nouveau cas de franchissement de la barrière d'espèces a été tout récemment signalé chez un renard. L'animal a été trouvé mort à Congis-sur-Thérouanne, en Seine-et-Marne, avec deux autres congénères, à la mi-février 2023, à proximité de goélands morts. Un seul renard a été testé et est revenu positif pour le H5N1 du clade 2.3.4.4b. Un peu plus tôt, en décembre 2022, c'était un chat de compagnie dans les Deux-Sèvres, qui avait été confirmé positif au H5N1. Le chat avait présenté des signes neurologiques, et avait été euthanasié du fait de sa dégradation clinique. Il était en contact avec un élevage de canards infecté.
Ces nouveaux cas d’infections de mammifères se rajoutent aux nombreux autres cas rapportés de contamination avec les souches virales circulantes H5N1 du clade 2.3.4.4b. Ce clade est associé à une augmentation des épisodes de franchissement de la barrière d’espèces. De nombreuses espèces animales sont concernées, avec des cas signalés sur les continents américains et européens. Dernière espèce rapportée : les otaries au Pérou (source plateforme ESA). Plus de 3000 individus ont été retrouvés morts dans plusieurs espaces naturels du pays depuis novembre 2022, soit environ 3,3% de la population des otaries du pays. Les signes cliniques rapportés sont neurologiques (tremblements, convulsions, paralysies).
Toutes ces descriptions de franchissement de la barrière d’espèces, tout comme les quelques cas de contamination humaine rapportée, ne modifient pas l’évaluation du risque pour l’humain. Le risque de contamination humaine reste toujours considérée comme faible par les instances sanitaires.
Mise à jour du 10 mars 2023.