IAHP : deux cas d’infection humaine au Cambodge - Le Point Vétérinaire.fr

IAHP : deux cas d’infection humaine au Cambodge

Tanit Halfon

| 01.03.2023 à 17:05:00 |
© iStock-EnyPurwanti

Un père et sa fille ont été testés positif au virus influenza aviaire hautement pathogène. La fillette est décédée. La souche virale en cause appartient à un clade différent de celui touchant l’Europe et l’Amérique.

Au Cambodge, un père et sa fille ont été confirmés positifs au virus influenza aviaire H5N1. La fille, âgée de 11 ans, est malheureusement décédée 6 jours après le début de l’apparition des symptômes. Le père n’a pas développé de signes de gravité. Les deux avaient été en contact avec des volailles. Selon les autorités sanitaires cambodgiennes, aucun élément ne suggère de transmission interhumaine.

La souche virale en cause est différente de celles circulant en Europe et sur le continent américain. En effet, il s’agit du clade 2.3.2.1c qui circule en Asie du sud est depuis 2014. Sous nos latitudes et outre Atlantique, les souches H5N1, qui circulent chez les oiseaux, appartiennent au clade 2.3.4.4b.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), un total de 58 cas d’infection humaine à H5N1 ont été dénombrés depuis 2003 au Cambodge, dont 38 morts (66 %) : 9 cas et 7 décès ont été confirmés entre 2003 et 2009 ; et 47 cas et 30 décès entre 2010 et 2014. Il n’y avait plus eu de cas après 2014 jusqu’à ces deux de 2023.

Ces nouveaux cas de 2023 ne sont pas surprenants. Comme l’a rappelé l’OMS dans le communiqué à ce sujet, « chaque fois que des virus influenza aviaire circulent chez les volailles, il existe un risque d'infection sporadique ou de petits groupes de cas humains dus à l'exposition à des volailles infectées ou à des environnements contaminés. De 2003 au 25 février 2023, un total de 873 cas humains d'infection par le virus de la grippe A (H5N1) et 458 décès ont été signalés dans 21 pays. »

Au-delà des cas sporadiques humains, la hausse des infections chez d’autres mammifères terrestres et aquatiques doit toutefois interpeller, souligne bien l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA). L’instance internationale invite ainsi ses membres à rester vigilant, et à appliquer toutes les mesures préventives et de gestion adaptées : surveillance de la faune sauvage et domestique, biosécurité dans les élevages de volailles mais aussi de visons (suite foyer IA en élevage de vison en Espagne, le seul signalé jusqu’à présent, clade 2.3.3.4b donc), contrôle des mouvements des animaux, partage des informations notamment des séquences génétiques dans les bases de données accessibles au public.

Malgré tout, le risque pour la population générale est toujours considéré comme faible par les instances de santé.

Tanit Halfon

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