IAHP : l’Efsa confirme une faible circulation du virus en Europe - Le Point Vétérinaire.fr

IAHP : l’Efsa confirme une faible circulation du virus en Europe

Tanit Halfon

| 10.07.2024 à 12:00:00 |
© iStock-Savany

Cette saison aura été celle avec le plus faible nombre de cas d’influenza aviaire hautement pathogène chez les volailles et oiseaux sauvages. Ce qui n'empêche pas de devoir rester vigilant.

Le dernier rapport de situation sur l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) de l’Autorité européenne de sécurité des aliments, l’Efsa, vient de sortir. Il permet de tirer un premier bilan de la saison 2023-2024 en Europe. Et il est globalement positif : en effet, selon les experts, « le nombre total de détection du virus n’a jamais été aussi bas » que ce soit pour les oiseaux sauvages et domestiques par rapport aux périodes précédentes (2018-2020).

Plusieurs facteurs peuvent l’expliquer : « un certain niveau d’immunité des troupeaux acquis par les espèces d’oiseaux sauvages précédemment touchées ; l’épuisement de certaines populations d’oiseaux sauvages, l’absence de nouvelle introductions du virus, les caractéristiques génotypiques, la baisse de la détection d’oiseaux sauvages morts et d’autres raisons ». Par ailleurs, les experts avancent que « le nombre globalement faibles de foyers peut être associé au nombre plus faible de cas dans la faune sauvage ». Dans ce contexte, la plupart des foyers en Europe étaient liés à des contacts avec les oiseaux sauvages, est-il indiqué dans le rapport. Ceci dit, « la transmission entre exploitations, en particulier l'association avec la propriété d'une même exploitation, est restée un facteur important de propagation secondaire et souligne la nécessité d'améliorer la biosécurité et les contrôles. » 

Malgré cette dynamique positive, les experts soulignent que le virus a tout de même circulé toute l'année chez les oiseaux sauvages, bien que ce soit à des niveaux faibles. Selon eux, « le nombre de détections du virus de l'IAHP chez les oiseaux sauvages en Europe restera faible dans les semaines à venir, au moins jusqu'à ce que la migration automnale du gibier d'eau s'accélère. »

L’IAHP doit rentrer dans le diagnostic différentiel des ruminants

Pour les experts, une surveillance accrue de l’avifaune sauvage devra être faite dans les mois à venir, par rapport à la migration automnale à venir des oiseaux, notamment ceux venant d’Asie. De manière générale, la prévention du risque pandémique passe par des bonnes pratiques de surveillance dans le monde, en association avec le partage des données, est-il rappelé.

Dans ce cadre, il est préconisé de prévoir aussi une surveillance accrue chez les carnivores sauvages et domestiques en liberté comme les chiens et les chats, et tout mammifères domestiques et d’élevage exposés à des environnements contaminés ou en contact avec des volailles ou animaux sauvages infectés.

Il n’est pas recommandé une surveillance systématiques des vaches laitières mais de le faire « lorsqu'une combinaison de facteurs est observée, comme la manifestation de signes cliniques manifestes et non résolus typiquement associés à une infection par le virus de l'IAHP chez les ruminants (p. ex. diminution sévère non diagnostiquée de la production laitière et présence de lait plus foncé et épaissi), mais aussi l'apparition d'une infection par le virus de l'IAHP chez d'autres animaux domestiques, péridomestiques et sauvages dans les exploitations bovines ou à proximité de celles-ci. »

Sur le terrain, « l’IAHP doit être considérée comme un diagnostic différentiel en cas de signes cliniques non diagnostiqués ou non résolus pendant les périodes de circulation du virus de l'IAHP dans la zone d'élevage des ruminants. »

Renforcer la surveillance pendant l’intersaison de la grippe humaine

En parallèle de ce rapport, l’ECDC a préconisé de renforcer la surveillance, cette fois-ci chez l’humain cet été, même si le niveau de risque d’influenza aviaire zoonotique reste inchangé, c'est-à-dire faible pour la population et faible à modéré pour les personnes exposées. Durant cette période inter saisonnière pour la grippe humaine, l’enjeu est de pouvoir détecter le plus précocement possible toute infection de grippe aviaire sporadique.

Dans le rapport de l’Efsa, il est aussi précisé que « la vaccination contre le virus A(H5) peut être envisagée pour protéger les personnes présentant un risque élevé d’exposition au virus H5N1 et éventuellement réduire le risque de réassortiment du virus et de mutations adaptées à l'homme, dans le cadre d'une approche plus large et globale visant à prévenir les infections humaines. » Ce point-là est déjà réfléchi dans plusieurs pays, en témoigne la commande qui a été faite via l’HERA de la Commission européenne (Autorité de préparation et de réaction en cas d’urgence sanitaire) par plusieurs pays, dont la France, pour des vaccins prépandémiques. A ce jour, seule la Finlande a annoncé officiellement le lancement d’une campagne de vaccination volontaire des personnes les plus exposées au risque influenza aviaire. La France n’a toujours pas fait de communication à ce sujet.

Tanit Halfon

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