IAHP : la fin des dérogations à la claustration est actée - Le Point Vétérinaire.fr

IAHP : la fin des dérogations à la claustration est actée

Tanit Halfon | 09.07.2021 à 16:54:00 |
© iStock-VV-pics

Le ministère de l’Agriculture vient de rendre publique la nouvelle feuille de route influenza aviaire. Plusieurs mesures urgentes y sont définies dont la suppression des dérogations à la claustration en période à risque.

La nouvelle feuille de route influenza aviaire a été dévoilée hier par le ministère de l’Agriculture. Elle fait suite à la dernière épizootie d’influenza aviaire (IA), dont l’ampleur a montré que des efforts étaient encore à faire pour gérer ce risque. En effet, avec 492 foyers enregistrés, cette crise dépasse la précédente de 2016-2017 durant laquelle 485 foyers avaient été dénombrés.

Comme indiqué par le ministère, la feuille de route sera revue fin mars 2022.

Cette feuille met en avant deux niveaux de temporalité dans les mesures qui seront mises en œuvre : d’une part, il y a des mesures urgentes à prévoir dès cet été ; d’autre part, il y a une série de mesures complémentaires à prévoir dans l’année.

Quasi-plus de dérogation possible à la claustration

La première des mesures urgentes est sans surprise la suppression de dérogation à la claustration, qui avait été fortement pointée du doigt pendant cette crise. Dans son avis, l’Anses avait indiqué que « les dérogations au confinement en période de risque élevé sont un facteur majeur, non seulement d’introduction, mais également de diffusion du virus entre élevages. Ceci s’avère d’autant plus critique dans les zones où la multiplicité des élevages sous dérogation se combine avec une forte densité d’élevages, permettant, sans aucune barrière, la circulation du virus de proche en proche. »

Ainsi, dorénavant, il est acté que pendant la période à risque, les animaux devront être mis à l’abri. Plusieurs modalités de mise à l’abri, et d’alimentation et d’abreuvement, sont définies, suivant l’espèce animale, et le mode de production. Des abris plus légers que des bâtiments fermés sont par exemple permis pour les palmipèdes prêts à gaver dès la 5ième semaine d’âge avec les extrémités qui peuvent être en grillage ou filet. De plus, la feuille de route conserve tout de même une dérogation possible pour les gallus, pintades et dindes en petits bâtiments ou en circuit court autarcique, et gallinacées sous labels et bio plein air. Dans ce cas, un parcours  de 500m2 maximum pour 1000 volailles est possible, sans mares ni zones inondées, à partir de 10 semaines, et sur la base d’une autorisation pour des motifs de bien-être animal. Ceci dit, comme l’indique l’Anses, en 2016-2017, come en 2020-2021, il est apparu que les galliformes avaient joué un rôle mineur dans la crise, par rapport aux palmipèdes. De plus, « indépendamment de la sensibilité intrinsèque des espèces, les conditions d’élevage des galliformes et des canards sont différentes, même sur parcours. Du fait d’une biologie d’espèce différente, les parcours des galliformes sont moins propices au maintien des virus (parcours plus secs), diminuant ainsi l’exposition des oiseaux aux virus ».

Vers un renforcement de la biosécurité

L’autre point urgent est de définir des zones à risque de diffusion pour lesquelles un accord interprofessionnel devra être trouvé pour réduire la densité des palmipèdes gras en période à risque. De plus, dans cette zone, devront être définies des mesures de biosécurité spécifiques et adaptées au risque pour chaque espèce. Dernier point urgent : la transmission des données de géolocalisation des élevages et de mouvements (mises en place, déplacements, abattages), pour toutes les volailles, y compris les gibiers. Dans ce cadre, le ministère prévoir un changement règlementaire pour rendre obligatoire la télé-déclaration des sites de production et de mouvements. L’importance de ces déclarations avait déjà été mise en avant dans le premier pacte de lutte qui avait abouti au développement de BD Avicole en 2017. Ces données sont essentielles pour le gestionnaire de risque, pour visualiser les liens entre élevage, et le risque de diffusion de la maladie.

Enfin, outre ces mesures urgentes, des mesures complémentaires sont définies. Elles concernent particulièrement la biosécurité dont l’observance devra être améliorée. Des audits périodiques de biosécurité, sont aussi rendus obligatoires. Les autorités sanitaires s’engagent aussi à prévoir des contrôles de second niveau de l’observance de la biosécurité.

Toutes ces mesures conditionnent les indemnisations des éleveurs en cas d’abattage sanitaire.

Tanit Halfon
Réagir à cette actualité
Cet espace a vocation à débattre et partager vos avis sur nos contenus. En réagissant à cette actualité, vous vous engagez à respecter les conditions générales d’utilisation de Le Point Vétérinaire.fr. Tout commentaire calomnieux ou injurieux sera supprimé par la rédaction.