Sept personnes auraient été contaminées dans un élevage de volailles situé dans le sud du pays. Les autorités sanitaires russes soulignent l’absence de transmission interhumaine.
Samedi 20 février, Anne Iourevna Popova, cheffe du Service fédéral de surveillance de la protection des droits des consommateurs du bien-être humain (Rospotrebnadzor), a annoncé le premier cas d’infection d’un humain par le virus hautement pathogène H5N8, qui circule actuellement en Europe (AFP).
Ce sont 7 travailleurs d’un élevage de volailles situé dans le sud du pays, qui auraient été contaminés par le virus. Ces personnes ne présentent pas complications particulières selon autorités sanitaires russes. Prévenue de cette découverte, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) indique aussi que selon les premières données dont elle dispose, les travailleurs n’auraient pas présenté de signes cliniques. De plus, les autorités sanitaires russes indiquent ne pas avoir mis en évidence de transmission interhumaine.
Pour l’instant, on ne sait pas exactement quand ces cas humains ont été détectés, ni dans quel contexte. La seule chose précisée par Anne Popova est que l’élevage incriminé aurait été contaminé par le virus H5N8 au mois de décembre.
Les agences sanitaires françaises sont saisies
Cette annonce a fait réagir les ministères de l’agriculture et de la santé qui ont rassuré par voie de communiqué de presse. « L’épizootie d’influenza aviaire qui sévit en France et en particulier dans le Sud-ouest, depuis décembre 2020 - 466 foyers détectés à ce jour - fait l’objet d’un suivi continu de la part de l’Anses en lien avec les services du ministère de l’agriculture et de l’alimentation. À ce jour, 130 séquences virales complètes ont ainsi été obtenues. Aucune des analyses réalisées par l’Anses n’a montré de propriétés laissant craindre un risque de transmission à l’Homme du virus de l’influenza aviaire présent sur des volailles en France », est-il précisé.
Toutefois, face à cette annonce, les autorités sanitaires françaises ont indiqué avoir saisi l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), Santé Publique France, et le Centre National de Référence des virus respiratoires, pour étudier la question. Les équipes de l’Anses vont notamment comparer les séquences génomiques des souches virales détectés chez les travailleurs russes, avec celles des virus circulant actuellement sur le territoire français.
Les autorités russes appellent à développer un vaccin
Côté Russe, on annonce débuter des travaux de recherche pour développer d’une part des tests pour détecter des cas de contaminations humaines, et d’autre part un vaccin, pour prendre les devants au cas où ce virus évoluerait vers une forme plus pathogène, avec une capacité de transmission interhumaine.
Pour rappel, il existe plusieurs virus influenza de type A aviaires ou porcins qui ont la capacité d’infecter l’humain. On trouve notamment les virus aviaires H5N1 HP de la lignée Gs/Gd/1/96, H7N9 FP et HP, et les virus porcins H1N1 et H3N2. Une transmission de virus influenza par d’autres espèces animales est aussi possible, mais cette situation est très rare : par exemple, ont été décrits deux cas de transmission du chat à l’humain de H7N2 FP, ou un cas de transmission de H7N7 par un phoque.
A ce jour, l’OMS estime « que la transmission interhumaine est rare et qu’elle survient en cas de contact très proche et prolongé entre un patient très malade, et les personnes qui s’en occupent, mais qu’il n’y a pas de transmission interhumaine durable ».