IAHP : la surveillance passive renforcée est la plus efficace - Le Point Vétérinaire.fr

IAHP : la surveillance passive renforcée est la plus efficace

Tanit Halfon

| 29.01.2025 à 14:54:00 |
© iStock-beemore

Dans le cadre de la campagne de vaccination contre l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP), « l’échantillonnage et le test des canards morts chaque semaine – surveillance passive renforcée – est la stratégie la plus sensible et la plus opportune », a montré une étude publiée  récemment par les équipes de la chaire biosécurité de l’Ecole nationale vétérinaire de Toulouse.

Des scientifiques de la chaire biosécurité de l’Ecole nationale vétérinaire de Toulouse (ENVT) se sont penchés sur la pertinence et l’efficacité de la surveillance menée par les autorités sanitaires vis-à-vis de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP). Leurs conclusions ont été rendues publiques dans un récent article de la revue Emerging infectious diseases des CDC. Comme ils le rappellent, la surveillance de la maladie a été renforcée depuis le lancement de la vaccination en octobre 2023, afin de ne pas passer à côté d’une « circulation silencieuse » du virus, et de maintenir les partenariats commerciaux. Sur le terrain, la surveillance post-vaccination comprend deux volets spécifiques : la surveillance passive renforcée et la surveillance active. La première, assurée par l’éleveur, consiste en des analyses virologiques hebdomadaires sur 5 individus trouvés morts ou morbides (échantillons de trachées, ou écouvillons oropharyngés), pour les lots soumis à vaccination. En cas de résultats positifs, une deuxième série de prélèvements doit être réalisée par le vétérinaire officiel, pour confirmer la positivité. La surveillance active, elle, est assurée par les vétérinaires ; elle consiste en des analyses virologiques mensuelles sur 60 volailles vaccinées (échantillons de trachées, ou écouvillons oropharyngés - incluant les canards morts de la semaine en cours).

Réduire la surveillance active

Sur la base d’une modélisation, les scientifiques ont observé que la surveillance passive renforcée était la plus sensible, avec le délai de détection du virus le plus court, ce quelles que soient les hypothèses faites sur l’efficacité de la couverture vaccinale et le taux de létalité. La tendance est la même pour une surveillance renforcée qui serait réalisée toutes les 2 semaines. Dans ce cadre, les scientifiques estiment aussi que la deuxième série de prélèvements de la surveillance passive renforcée, doit être faite sur des canards morts, « car la confirmation du virus de l’IAHP dans un échantillon d’oiseaux vivants pourrait conduire à une sensibilité plus faible ». Ils recommandant de « concentrer les efforts sur la surveillance passive renforcée et de réduire la surveillance active des canards vivants ».

A noter que la surveillance passive reste la base. Comme ils le rappellent, elle est particulièrement utile « lorsque le niveau d’immunité n’est pas très élevé ou lorsque la vaccination échoue ». Ainsi, c’est la surveillance passive qui « a permis de détecter les deux seuls foyers survenus dans des élevages de canards vaccinas en France en 2024 ».

Pour rappel, la campagne de vaccination actuellement en cours vise uniquement les populations de canards du fait d’une plus grande réceptivité de ces animaux pour le virus. Le protocole comprend deux à trois doses de vaccins.

Tanit Halfon

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