Au 15 novembre, 54 foyers en élevage ont été confirmés sur le territoire. Pour l’instant, seule la Dordogne est touchée dans le sud-ouest, avec un seul foyer en élevage.
L’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) continue sa progression sur le territoire métropolitain. La progression est plutôt lente depuis ces dernières semaines. En effet, au 15 novembre, 54 foyers en élevage ont été dénombrés, soit 13 foyers de plus en un peu plus de 15 jours (41 foyers au 28 octobre). Comme depuis le début de la reprise des foyers en élevage, l’épicentre se situe dans le grand-ouest, et plus particulièrement en Bretagne et dans les Pays-de-la-Loire qui concentrent environ 60 % des foyers.
Le sud-ouest est épargné pour l'instant : seul 1 foyer en élevage a été confirmé dans le département de la Dordogne. De la même manière, le nombre de foyers en faune captive reste aussi limité dans le sud-ouest, avec un foyer en Gironde, un dans le Lot, et un dans les Hautes-Pyrénées. Comme l’expliquent les experts de la plateforme Epidémiologie Santé Animale, « une partie des contaminations des oiseaux captifs, sont des foyers secondaires liés à des achats chez des grossistes d’oiseaux d’ornement contaminés, avant que les infections aient été détectées dans ces établissements de vente ».
Cette bonne situation sanitaire dans le sud-ouest est à mettre en parallèle de la dynamique infectieuse dans le compartiment sauvage : à ce stade, en effet, il n’y a pas encore eu de déclarations de cas dans l’avifaune sauvage. Toutefois, il y a la période de la migration descendante, qui a lieu d’août à décembre, et plus particulièrement de septembre à novembre, avec le risque qui va aller crescendo d’exposition à des oiseaux contaminés dans le sud-ouest. La surveillance est donc cruciale, dans le compartiment sauvage comme domestique.
Le sud-ouest se prépareDans le sud-ouest, un accord interprofessionnel « de sécurisation sanitaire » a été défini dans la filière palmipèdes à foie gras dès l'été. Il est mis en application depuis fin septembre. Il vise d’une part à renforcer la surveillance des lots, avec de la surveillance virologique des animaux avant mouvements, et de la surveillance sur l’environnement (chiffonnette; le niveau de surveillance est adapté suivant le niveau de risque épizootique. Cette surveillance est valable dans toute la France pour la filière palmipèdes à foie gras; elle est associée à un allongement de la durée de vide sanitaire, qui passe de 2 à 4 semaines (hors zones réglementées couvertes par arrêté préfectoral). D’autre part, il est prévu de réduire les densités d’animaux, canards et volailles de chair, dans les zones les plus à risque, dans le cadre du plan dit Adour. Dans 68 communes identifiées comme les plus peuplées en palmipèdes et galliformes, situées notamment dans les Landes, le Gers et les Pyrénées-Atlantiques, il y aura une synchronisation des vides sanitaires du 15 décembre 2022 au 15 janvier 2023 pour les élevages spécialisés, à une seule bande. En parallèle, il est prévu un allongement des rotations dans les élevages à plusieurs bandes. 22 communes ont aussi été identifiées comme les plus denses en élevages de galliformes ou en couvoirs, dans lesquelles les salles d’engraissement ne seront pas remplies. La mise en application du plan Adour a déjà débuté pour atteindre l'objectif de réduction des lots pour le 15 décembre prochain.
S’ajoute à ces mesures, un renforcement de la protection des élevages de reproducteurs de palmipèdes et des multiplicateurs, via l’instauration d’une zone de protection de 1 à 3 km autour de ces élevages dans lesquels il n’y aurait pas de canards à foie gras.
Pour rappel, lors de la dernière épizootie 2021-2022, le premier foyer en élevage dans le sud-ouest avait été détecté le 16 décembre dans le Gers ; quelques semaines plus tard, au 4 janvier 2022, 32 foyers en élevage étaient dénombrés, dont 20 dans les Landes, 7 dans les Pyrénées-Atlantiques, et 5 dans le Gers. Il ne s’agissait pas du 1er foyer en élevage, les 1ers foyers ayant débuté dans le département du Nord dès la fin novembre. Lors de l’épizootie de 2020-2021, le premier foyer en élevage était situé dans le sud-ouest : il avait été confirmé le 6 décembre 2020 dans un élevage de palmipèdes gras, dans le département des Landes.