Le repeuplement des élevages de palmipèdes sera progressif, après un vide sanitaire de 4 semaines autour des anciens foyers.
L’épizootie d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) 2020-2021, touche maintenant à sa fin. Dans ce contexte, le ministère de l’Agriculture a défini une stratégie de repeuplement des élevages situés dans les 5 départements touchés du sud-ouest de la France, basée sur le dernier avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), avec un distinction entre les élevages de palmipèdes et les élevages de galliformes qui ont montré une moindre sensibilité au virus, et dont l’organisation des la filière implique un moindre risque de diffusion des virus.
Par ailleurs, les modalités de repeuplement dépendent aussi de la zone concernée et de la situation sanitaire. Le ministère définit ainsi deux grands types de zones possibles : des zones de protection et de surveillance dite coalescentes correspondant à des zones géographiques regroupées entre elles, au sein de la grande zone réglementée ; et des zones de protection et de surveillance dites non coalescentes (zones réglementées isolées en périphérie).
Lorsqu’une zone de protection située en zone coalescente est levée, elle passe en zone de surveillance renforcée. De plus, la zone de surveillance coalescente ne sera levée que si l’ensemble des zones de protection qui la composent sont levées. Lorsqu’une zone de protection située hors zone coalescente est levée, elle passe en zone de surveillance stabilisée. On parle de zone stabilisée s’il n’y a pas eu de confirmation de foyers d’IAHP depuis plus de 21 jours et aucune suspicion en cours. Auquel cas, il s’agit de zones dites évolutives.
Les conditions de levée du zonage ont été définies dans une précédente instruction technique.
Pour bien comprendre cette complexité d’évolution du zonage, un schéma est disponible dans l’instruction technique (photo).
Un repeuplement immédiat et sous conditions pour les galliformes
Pour les élevages de galliformes, un repeuplement immédiat est possible dans toutes les communes des zones de surveillance renforcée, et dans les zones de surveillance stabilisée, sous conditions. Entre autres, l’exploitation doit déclarer le repeuplement à la DDPP, 15 jours minimum avant l’arrivée des animaux ; il doit attester de sa bonne conformité aux mesures de biosécurité ; il doit maintenir les animaux en bâtiment fermé, jusqu’au passage en zone indemne ; il doit s’assurer d’une compartimentation totale de son activité avec la filière palmipèdes (absence de palmipèdes depuis plus de 60 jours). Par ailleurs, une visite clinique et documentaire doit être réalisée 21 jours après la mise en place des animaux. En cas de signes cliniques, des prélèvements pour analyse virologique devront être réalisés sur 20 animaux (écouvillons oro-pharyngés et cloacaux).
Aucun repeuplement n’est possible en zone de protection non stabilisée.
Un repeuplement progressif pour les palmipèdes
Pour les élevages de palmipèdes, le repeuplement n’est possible qu’après une première phase d’assainissement de 4 semaines, laquelle fait suite aux opérations de nettoyage/désinfection de premier niveau (ND1) des élevages foyers des zones coalescentes ou non coalescentes, et lorsque les zones de protection sont passées en zone de surveillance.
En zone non coalescente, cette phase d’assainissement peut être mise en place dès la levée de la zone de protection. De plus, après cette phase, la zone concernée devient directement zone indemne ce qui veut dire sans aucun restriction relative au repeuplement.
En zone coalescente, la zone de surveillance renforcée court sur une période de 2 mois, à partir du début de la phase d’assainissement. Donc après la phase d’assainissement, il faut encore attendre 4 semaines avant de passer en zone indemne. Durant ces 4 semaines, un repeuplement sous conditions est possible. Comme pour les élevages de galliformes, il implique notamment une déclaration à la DDPP 15 jours avant l’arrivée des animaux ; les animaux doivent être maintenus en bâtiments fermés jusqu’au passage en zone indemne ; l’élevage doit être en conformité en matière de biosécurité ; et une visite clinique des animaux doit être réalisée 21 jours après l’arrivée des animaux.
In fine donc, le repeuplement s’annonce progressif et variable suivant les zones géographiques, et leur situation sanitaire. A la différence de l’épizootie de 2016-2017, les autorités sanitaires n’ont pas défini une période précise pour un vide sanitaire collectif : pour rappel, cette période courait du 17 avril au 28 mai 2017 et avait été actée par voie de décret.