Cette élévation du niveau de risque est entrée en vigueur le 2 octobre 2022.
Depuis hier, le 2 octobre 2022, le niveau de risque épizootie vis-à-vis de l’influenza aviaire hautement pathogène a été élevé : on passe ainsi d’un niveau « négligeable » à un niveau « modéré » sur l’ensemble du territoire français. En cause : une situation sanitaire qui se dégrade avec une augmentation du nombre de cas et de foyers ; avec en parallèle, la période hivernale à risque qui arrive, caractérisée par les migrations d’oiseaux, et des conditions météo plus favorables à la survie du virus dans l’environnement.
Des mises à l’abri dans les ZRP et ZRDCette élévation du niveau de risque s’accompagne d’un renforcement national des mesures de lutte avec en particulier une obligation de mise à l’abri, selon les modalités définies par l’arrêté du 29 septembre 2021 :
- dans les zones à risque particulier (ZRP), mise à l’abri de tous les oiseaux d’élevages commerciaux, palmipèdes comme galliformes ;
- dans les zones à risque de diffusion (ZRD), mise à l’abri spécifique en plus pour tous les palmipèdes âgés de moins de 42 jours pendant toute la durée d’élevage du lot (selon ce qui est défini par un 2e arrêté du 29 septembre 2021) ;
- interdiction des rassemblements d’oiseaux dans les ZRD et les ZRP ;
- restriction dans les transports des appelants pour la chasse, et dans les transport et lâcher du gibier à plumes dans les ZRP ;
- interdiction des compétitions de pigeons voyageurs ;
- vaccination des oiseaux des parcs zoologiques, s’ils ne peuvent être confinés ou protégés sous filet ;
- renforcement de la surveillance de l’avifaune sauvage pour les oiseaux capturés ou tirés ;
- surveillance quotidienne des animaux dans les exploitations commerciales et non commerciales.
Des nouvelles mesures de lutteEn plus de ces mesures réglementées, les autorités sanitaires ont décidé d’aller plus loin pour éviter que la situation n’échappe à tout contrôle. Ainsi, plusieurs nouvelles mesures de lutte sont mises eu œuvre pour cette année :
- un dispositif d’autocontrôles : il s’agit d’un dispositif volontaire, indique le ministère, qui « vise à renforcer la détection précoce du virus dans les élevages de palmipèdes des filières gras et chair situés en ZRP ou ZRD ». La fréquence des autocontrôles n’est pas précisée dans le communiqué de presse ;
- des mesures renforcées autour des foyers : en plus des zones réglementées classiques (zone de protection – 3 km, et zone de surveillance – 10 km), les autorités sanitaires introduisent une zone réglementée supplémentaire (ZRS) entre 10 et 20 km autour des foyers. « Dans ces zones, les mises à l’abri sont obligatoires de même que les autocontrôles dans les élevages. Des audits de biosécurité sont également rendus obligatoires avant toute mise en place d’animaux » ;
- des mesures renforcées autour des cas en faune sauvage : « une zone de contrôle temporaire (ZCT) doit être appliquée avec un rayon étendu à 20 km minimum. Dans cette zone, la mise à l’abri est obligatoire et des autocontrôles sont instaurés dans les élevages. »
Un renforcement progressif de la pression de lutteL’an dernier, l’élévation du niveau de risque était intervenue plus tôt, le 10 septembre 2021. Cette année, la décision a été de cibler géographiquement les mesures de contrôle, et de ne pas aller trop rapidement vers des mesures nationales contraignantes. Ainsi, depuis cet été, la détection des foyers et cas a été systématiquement associée à la mise en place de zones de contrôle temporaire (ZCT) dans lesquelles est renforcée la lutte. Par exemple, depuis le 12 août 2022, toute la Bretagne a été placée en ZCT, impliquant notamment une mise à l’abri des oiseaux, des autocontrôles hebdomadaires dans les élevages de plus de 250 animaux à risque (tout élevage de palmipèdes ; élevages de volailles qui avaient eu accès au plein air ; élevages avec un niveau faible de biosécurité), des autocontrôles avant mouvement, etc.
Ce renforcement progressif de la pression de lutte sera associé cet hiver à une réduction de la densité d’animaux en élevage. Dans le sud-ouest, a été acté le plan Adour qui consiste à ne pas mettre en place de canards à gaver dans 68 communes les plus denses en élevage (inclus la Chalosse) du 15 décembre au 15 janvier (sauf élevages autarciques), soit 80% des lots non mis en place. Sera aussi fait une réduction de densité de 40% en volailles de chair dans 20 communes. Dans le grand-ouest, à ce jour, on ne sait pas encore ce qui a été décidé par rapport aux densités d’élevage. Rappelons que l’an dernier, la baisse déjà entamée des densités d’élevages dans le sud-ouest s’était accompagnée d’une densité maximale dans le grand-ouest pour compenser. A voir donc cette année de quelle manière les filières pourront s’accorder pour gérer ce facteur de risque.
Au 30 septembre 2022, selon le ministère, 18 foyers en élevage ont été confirmés. Pour comparaison, l’an dernier, le premier foyer dans un élevage commercial avait été détecté le 21 novembre 2021 dans le département du Nord.