Depuis fin juin, des déclarations de cas et foyers d’influenza aviaire hautement pathogène se poursuivent en Europe. Ces détections appellent à la plus grande vigilance pour la France.
Pas de pause estivale pour l’influenza aviaire hautement pathogène : durant cet été 2021, plusieurs cas et foyers ont été signalés en Europe.
Ainsi, fin juin, des signalements ont été faits par l’Allemagne, la Pologne, la Norvège, la Suède et le Kosovo.
Courant juillet – début août, de nouvelles détections ont été faites en Pologne, au Kosovo, en Suède, en Norvège, en Finlande et en Belgique. En France, un foyer a été confirmé le 08 juillet 2021 dans une basse-cour (5 poules et 20 canards), située dans la commune de Dammarie-en-Puisaye (Loiret).
Les derniers signalements concernent la Finlande, la Norvège, les Pays-Bas et la Pologne. Comme le détaille la plateforme ESA, quatre cas en faune sauvage ont été déclarés entre le 29 juillet et le 3 août en Finlande (un H5N1 et un H5N8), en Norvège (un H5N8) et aux Pays-Bas (un H5N8). Un foyer domestique H5N8 a été confirmé le 09 août en Pologne dans un élevage de 112 000 poules pondeuses (mortalité de 0,45 %). L’origine de ce foyer n’est pas connue, et la seule information disponible émane d’articles de presses spécialisées qui ont rapporté l’introduction d’un lot de 50 000 poules. Pour les Pays-Bas, les cas correspondent à six oies rieuses, qui ont été découvertes dans le centre du pays.
Rester vigilant
Ces signalements doivent appeler à la plus grande vigilance, rappellent la plateforme ESA, « en particulier dans les zones proches des sites de reproduction des espèces sauvages paléarctiques, dans le nord et l’est de l’Europe ». Selon les experts, « une élévation du niveau de risque épizootique influenza aviaire en lien avec la faune sauvage pourrait intervenir dès le début des migrations descendantes des oiseaux d’eau, si de nouveaux cas sont détectés dans les pays limitrophes ou voisins de la France ».
Ces détections s’ajoutent à celles qui avaient été faites dès le mois de mai dernier dans la faune sauvage, dans la république de Touva à la frontière russo-mongole. Une expédition scientifique, menée fin mai, avait permis de détecter 14 animaux positifs H5 dont 3 positifs H5N8 parmi 125 animaux prélevés. « La présence d’animaux migrateurs infectés sur leur zone de nidification estivale laisse supposer un risque pour les pays se situant sur les voies de migration descendantes dont la France », avait alors alerté les experts de la plateforme ESA, rappelant aussi que « c’est dans cette même zone qu’en juin 2016, les premiers virus IAHP de sous-type H5N8, responsables de la panzootie qui a touché l’Europe à partir d’octobre 2016, avaient été détectés ».
Depuis, un épisode de mortalité massive a été signalé le 26 juin, dans la région de Tioumen au nord du Kazakhstan, sur des Pélicans frisés, et l’infection au IAHP a été confirmée le 28 juin.
Pour rappel, la France a été touchée par une épizootie d’IAHP l’hiver dernier, avec au total 492 foyers domestiques qui ont été détectés, majoritairement dans le sud-ouest de la France. Cet épisode a amené les parties prenantes et autorités sanitaires à élaborer un nouveau pacte de lutte, comprenant des mesures urgentes à mettre en place dès cet été.