Des analyses ont confirmé la présence d’influenza aviaire hautement pathogène sur des cygnes retrouvés mort au lac de Madine.
La préfecture de la Meuse a annoncé le 12 novembre 2021 que des analyses avaient confirmé des cas d’influenza aviaire hautement pathogène sur des cygnes au lac de Madine en Lorraine. Cela faisait plusieurs jours qu’une mortalité avait été constatée, avec plusieurs dizaine de cadavres d’oiseaux. Dans ce contexte, plusieurs mesures de lutte ont été prises, pour éviter toute diffusion du virus :
- interdiction de l’accès et de la circulation autour du Lac de Madine sur les communes de Buxieres sous les Côtes, Heudicourt sous les Côtes, Lahayville, Montsec, Nonsard-Lamarche et Richecourt pour le département de la Meuse et Essey et Maizerais, Pannes et Saint Baussant pour le département de la Meurthe-et-Moselle, dans un périmètre de 100 mètres autour des rives du lac ;
- interdiction des activités de chasse et de pêche sur les eaux du Lac de Madine et dans un périmètre de 100 mètres autour des rives du lac ;
- interdiction de la navigation de plaisance et des activités sportives et de loisirs sur le lac de Madine ;
- les activités du golf de Madine, du centre équestre de Madine, de la brasserie du Port et des campings situés autour du Lac de Madine sont autorisées à l'exclusion du périmètre de 100m autour des rives du Lac.
Zone de contrôle temporaire
Outre ces mesures, une zone de contrôle temporaire (ZCT) a été définie : elle inclut les communes situées dans un rayon de 5 kilomètres autour du lac, à savoir Loupmont, Montsec, Heudicourt Sous-les-Côtes, Lahayville, Nonsard Lamarche, Buxieres Sous-Les-Côtes, Xivray et Marvoisin, Varneville, Richecourt, Vigneulles-lès-Hattonchâtel, Chaillon, Beney-en-Woevre, Rambucourt, Valbois, et Bouconville-sur-Madt. Dans cette zone, plusieurs mesures de lutte sont à mettre en œuvre notamment, le recensement et visites des lieux de détention des volailles ; la claustration ; l’interdiction de mouvements d’entrée et de sortie des volailles et autres oiseaux captifs avec des dérogations possibles pour l’abattage de volailles par exemple, ou l’envoi d’œufs à couver ; l’interdiction de rassemblements d’oiseaux. En parallèle, la surveillance de l’avifaune sauvage a été renforcée.
La levée de cette zone sera faite « au plus tôt 21 jours après la découverte du dernier oiseau sauvage contaminé ayant induit les mesures. Cette levée ne peut être prononcée que lorsque les conclusions des visites vétérinaires ou de la direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations de la Meuse dans tous les lieux de détention d’oiseaux sont favorables, sous réserve de l’absence d’autres cas dans la faune sauvage et d’absence de foyer d’influenza aviaire dans les élevages », indique l'arrêté relatif à la ZCT.
Extension de l’accord interprofessionnel
Cette découverte n’est pas surprenante, eu égard des nombreux cas et foyers déclarés depuis plusieurs semaines en Europe. Dans ce contexte, la France est passée à un niveau de risque épizootique élevé depuis le 5 novembre. De plus, le ministère a aussi annoncé le nomination prochaine d’un directeur de crise influenza en charge du pilotage de la gestion de crise au niveau central (DGAL). Au niveau territorial, la préfère de Nouvelle-Aquitaine, et de la zone de défense Ouest, Fabienne Buccio, a été désignée pilote de crise. Selon le dernier bulletin de veille épidémiologique de la plateforme ESA du 9 novembre, l’épizootie s’accélère avec plusieurs nouveaux foyers confirmés dans des élevages commerciaux et basses-cours en Europe de l’ouest : Allemagne, Italie, Pays-Bas, et aussi Pologne.
Outre l’augmentation du niveau de risque, l’accord interprofessionnel qui avait été acté le 4 octobre 2021 entre les organisations ou familles professionnelles membres du Cifog, a été étendu jusqu’au 31 décembre 2022, par arrêté du 4 novembre. Cet accord est le fruit d’un consensus entre les acteurs professionnels de l’élevage sur un certain nombre de mesures complémentaires à la réglementation à mettre en place pour lutter contre l’IAHP. Il s’agit notamment de mesures d’adaptation de la production avec allongement des durées de vide sanitaire dans les zones à risque (zones à risque de diffusion, zones à risque particulier, et élevages situés à moins d’un km de sites stratégiques). L’adaptation passe aussi par la baisse d’environ 6% du nombre de lots mis en place dans ces zones. « Ce chiffre correspond à un seuil intermédiaire aux deux scénarios de l’étude de l’UMR IAHP ENT-INRAE, qui estimait selon un modèle construit après la crise de 2016-2017, qu’une baisse du nombre d’élevages dans la grande zone à risque entre 4,4 et 11,3% aurait pu induire une baisse de l’ordre de 20 à 40% de la proportion d’élevages potentiellement infectés », est-il précisé dans l’Accord. Cette baisse, associée à la claustration, peut faire espérer un « effet cumulatif », et une diminution supplémentaire de « la probabilité de transmission du virus entre les élevages et limiter le nombre d’élevages infectés ». L'accord prévoit aussi de limiter les distances parcourues par les palmipèdes prêts à gaver.