Tandis que le dépeuplement massif décidé la semaine dernière débute, le nombre de foyers d’influenza aviaire hautement pathogène continuent de progresser. Au 24 janvier 2022, 281 foyers en élevage et 6 en basses-cours ont été déclarés par le ministère, contre 221 au total une semaine plus tôt.
Selon les données du ministère, au 24 janvier 2022, 281 foyers en élevage d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) ont été détectés, ainsi que 6 foyers en basses-cours, et 25 cas dans l’avifaune sauvage. Il y a donc 66 foyers de plus qu’au 17 janvier dernier, date à laquelle étaient dénombrés par le ministère 216 foyers en élevage, 5 en basses-cours, et 22 cas dans le compartiment sauvage.
Le département des Landes reste toujours le plus touché, et celui dans lequel le virus circule le plus activement : au 24 janvier, ce sont 186 foyers en élevage qui sont signalés, contre 144 au 17 janvier (+42 foyers). Suivent les départements des Pyrénées-Atlantiques (50 foyers au 24 janvier contre 39 au 17 janvier, +11), du Gers (29 vs 20, +9), puis loin derrière du Nord (8 foyers, pas d’évolution), les Hautes-Pyrénées (5 vs 2, +3), la Vendée (2, pas d’évolution) et le Lot-et-Garonne (1, pas d’évolution).
Une évolution exponentielleAvec les quelques semaines de recul dont on dispose à présent depuis le début de l’épizootie, on peut désormais bien visualiser la dynamique évolutive de la situation sanitaire sur le territoire. Ainsi, les experts de la plateforme ESA publient désormais des focus dédiés à la situation française. Il en ressort qu’il y a une hausse exponentielle du nombre de foyers en élevage depuis la mi-décembre. Depuis la dernière semaine de décembre 2021, il y a chaque semaine un peu plus d’un doublement du nombre de foyers par semaine (données jusqu’au 17 janvier 2022). Cette dynamique concerne quasi-exclusivement le sud-ouest, et elle est portée surtout par les département des Landes, des Pyrénées-Atlantiques et du Gers. Au 17 janvier 2022, selon les données consolidées de la plateforme ESA, le sud-ouest totalisait 142 foyers de H5N1 dans les élevages de volailles.
Pour rappel, cette dynamique a amené les autorités sanitaires à durcir leur stratégie de lutte. La semaine dernière, il a ainsi été acté une stratégie de dépeuplement massif des élevages dans une large zone du sud-ouest englobant 226 communes des départements des Landes, des Pyrénées-Atlantiques et du Gers, suivie d’une période généralisée de vide sanitaire de 3 semaines.
Maintien de la circulation virale en EuropeCette dynamique virale s’observe à l’échelle européenne, montrant bien qu’on se trouve encore dans un contexte à haut risque. Au total, ce sont 32 pays européens qui sont touchés, contre 29 pays lors de la précédente épizootie. La Lettonie est le dernier pays à avoir déclaré des cas : ses deux premiers cas de la saison, ont été confirmés aux alentours du 13 janvier 2022 et concernent deux groupes de cygnes tuberculés trouvés dans la région de Riga.
L’analyse des données montre que le nombre de foyers déclarés en élevage chaque semaine est élevé, aux alentours de 80-100, mais cela reste stable depuis le mois de décembre. Ce n’est pas le cas pour les cas en avifaune sauvage et captive, dont le nombre augmente de façon exponentielle depuis la mi décembre. Ainsi, l’incidence mensuelle est de 479 pour l’avifaune sauvage et captive contre 390 la semaine n-1 et 195 la semaine n-2. Pour les volailles, l’incidence mensuelle est de 252 (données du 27 décembre 2021 au 23 janvier 2022).
A noter que la France reste encore un des pays le plus touché en élevage, comme c’était le cas l’année dernière où elle avait totalisé 492 foyers en élevage (dont 475 dans le sud-ouest), suivie de la Pologne (357) et de l’Allemagne (235). Pour cette année, pour l’instant, c’est l’Italie qui est le pays plus touché avec 307 foyers en élevage, suivi de la France avec 171 foyers et de la Hongrie avec 112 foyers (données ESA). L’Allemagne et la Pologne ont déclaré respectivement 53 et 78 foyers.