La situation s’aggrave fortement dans le grand ouest, plus particulièrement dans les Pays-de-la-Loire. Dans ce contexte, les autorités sanitaires ont décidé de renforcer les mesures de lutte
La tension monte d’un cran dans le grand ouest vis-à-vis de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP). Selon les dernières données du ministère de l’agriculture, au 7 décembre, la France compte déjà 127 foyers (inclus 1 foyer à La Réunion), dont environ 80 % sont situés dans les régions Pays-de-la-Loire, Bretagne, et le département des Deux-Sèvres. Fin novembre, on comptait dans les 80 foyers dont environ 75 % dans ces territoires. Avec 41 foyers, la Vendée est le département le plus touché, suivi des Deux-Sèvres avec 18 foyers et du Maine-et-Loire avec 17 foyers. Pour l’instant, le sud-ouest reste encore épargné : seul le département de la Dordogne est touché en élevage, mais avec une légère hausse du nombre de foyers tout récemment (3 foyers). De rares cas en basse-cours ont été détectés dans les Landes et Hautes-Pyrénées.
Dé-densifierDans ce contexte, a été acté un renforcement des mesures de lutte dans les Pays-de-la-Loire et dans les Deux-Sèvres. Le principe général : dé-densifier de manière préventive ces territoires en lots d’animaux pour éviter que la situation n’échappe totalement à tout contrôle. Pour ce faire, deux types de mesures, définis dans une nouvelle instruction technique, sont actés :
- un élargissement de la zone réglementée autour d’un foyer en zone à risque de diffusion (ZRD), de 10 km, associé à une réforme anticipée des lots valorisables de palmipèdes et de dindes. Ces abattages préventifs doivent être fait au plus tard le 19 décembre 2022. Des restrictions dans les mises en place sont prévues : interdiction de mises en place de palmipèdes et dindes, sauf pour les stades futurs reproducteurs et reproducteurs. « La mise en place des reproducteurs de toutes espèces des sites stratégiques est possible lorsqu’aucun lot de palmipèdes et dindes n’est présent dans le 1 km autour du site. Cette mesure relève de la responsabilité des professionnels », est-il indiqué dans l'instruction technique. De plus, il y a une prolongation du vide sanitaire des gallus chair et pondeuses. A très court terme, il s’agit « d’agir rapidement dans la zone concentrant le plus de foyers, pour prévenir un emballement ».
- une mise en place d’une zone tampon au-delà de la zone réglementée supplémentaire entre 20 et 50 km, dans laquelle les mêmes restrictions des mises en place de palmipèdes et dindes sont prévues, tout comme l’allongement des vides sanitaires pour les poulets et poules pondeuses. Ces mesures visent à « limiter l’ampleur d’un emballement dans la ZRD de la région Pays de la Loire ».
Toutes les communes concernées sont listées dans l'instruction technique.
Jusqu’à présent, il y avait en réalité tout de même, une dé-densification minimale dans le grand ouest, secondaire à la gestion des foyers d’une part : dépeuplement ou abattage préventifs dans un rayon de 1 à 10 km autour d’un foyer situé en ZRV ou à moins de 30 km d’une ZRD ; prolongation du vide sanitaire dans les zones de protection et de surveillance autour d’un foyer pour les élevages de palmipèdes et de dindes (7 semaines à compter du dernier foyer de la zone, et jusqu’à la levée de la zone réglementée). D’autre part, via la prolongation du vide sanitaire (3 semaines minimum) de manière générale pour les élevages de palmipèdes en zones de contrôle temporaire.
Avec les nouvelles mesures de dé-densification, on monte d’un cran dans la réduction des lots sur un territoire donné, et surtout on adopte une approche préventive avec la zone tampon, dans le même esprit que ce qui est actuellement fait dans le sud ouest. Là-bas, dès cet été, les professionnels se sont mis d’accord pour dé-densifier de facto les élevages de palmipèdes notamment, pendant la période à risque, et dans les zones denses, afin de limiter la circulation virale : c’est le plan Adour. Dans le grand ouest, cela n’avait pas été envisagé jusqu’à présent.