Face au ralentissement de l’épizootie d’influenza aviaire hautement pathogène, plusieurs zones du territoire national passent désormais à un niveau de risque modéré. Pour 19 départements, le risque est maintenu à un niveau élevé.
« La situation sanitaire s’améliore et permet d’abaisser le niveau de risque sur une grande partie du territoire », vient d’annoncer le ministère de l’Agriculture par voie de communiqué de presse en date du 10 mai. Dans ce contexte, la France est désormais divisée en deux : d’un côté, plusieurs zones du territoire repassent à un niveau de risque épizootique modéré ; de l’autre, d’autres restent à un niveau élevé.
Les territoires à risque élevé sont les départements ayant été le plus touchés, et départements adjacents, soit pratiquement tout le 1/3 ouest de la France. Au total, 19 départements sont concernés : Hautes-Pyrénées, Pyrénées Atlantiques, Gers, Landes, Lot-et-Garonne, Lot, Dordogne, Cantal, Corrèze, Haute-Vienne, Vienne, Deux-Sèvres, Vendée, Loire-Atlantique, Maine-et-Loire, Sarthe, Mayenne, Ille-et-Vilaine, Morbihan. La plupart de ces territoires recoupent les zones à risque de diffusion qui avaient été définis par arrêté du 29 septembre 2021, du fait de la probabilité plus élevée de diffusion virale par rapport au reste du territoire.
Le passage au niveau de risque « modéré » permet de lever les restrictions sur les mises à l’abri, déplacements et rassemblements d’oiseaux. Par contre, les mises à l’abri restent obligatoires dans les zones à risque particulier (zones à risque d’introduction)
Une visibilité sur les repeuplements« L’amélioration de la situation sanitaire permet de remettre progressivement en élevage des poussins et des canetons. Dans les Landes, le repeuplement des élevages est en cours. Dans le Grand-Ouest, les nouvelles mises en place d’animaux débuteront de manière sectorisée à compter du 1er juin, si la situation sanitaire reste favorable » est-il indiqué dans le communiqué.
Les modalités de repeuplements dans le grand-ouest sont détaillées, en parallèle du communiqué de presse dans une nouvelle instruction technique. Pour arriver aux opérations de repeuplement, le grand ouest a été divisé en plusieurs zones :
- Une large zone de protection coalescente (ZPC), qui correspond à la fusion de plusieurs zones réglementées de protection ;
- Une zone de surveillance adjacente (ZSC) autour de de la ZPC ;
- Des zones réglementées isolées, dans lesquelles les communes n’ont déclaré que un à deux foyers au maximum ;
- Des zones stabilisées dans lesquelles aucun foyer n’a été confirmé depuis 21 jours, et sans suspicion forte en cours.
Suivant la zone, ZPC, ZSC ou zones isolées, des mesures différentes s’appliquent pour envisager un repeuplement des élevages. Pour exemple, la ZPC ne pourra être levée que 21 jours après la réalisation de la dernière opération de nettoyage et désinfection préliminaire des élevages-foyers, et une fois que la première phase des opérations de nettoyage et désinfection finales seront faites. La zone passera alors en zone de surveillance avec assainissement (ZSA) dans laquelle les repeuplements pourront débuter, directement dans les élevages qui n’étaient pas foyers mais uniquement pour les galliformes, ou après un vide sanitaire de 4 semaines pour les élevages-foyers.
Cette évolution très progressive des secteurs de production, fait que les 1ers repeuplements ne seront envisageables qu’à partir du 1er juin.
Lancement des essais vaccinaux« Au-delà de l’évolution du niveau de risque, la virulence et la répétition des crises IAHP qui touchent l’Europe et la France et leurs conséquences en matière de dépeuplement, amènent à étudier de nouveaux moyens préventifs en complément de la biosécurité et de la surveillance », est-il également indiqué dans le communiqué de presse. Parmi ces moyens, la vaccination, et le ministère a annoncé le lancement ce 10 mai d’une première étude vaccinale. « L’étude consiste à acquérir des données sur la capacité de deux vaccins candidats à protéger les palmipèdes et à limiter l’excrétion et la diffusion du virus. Elle sera conduite sous contrôle de vétérinaires, de l’Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse, de l’ANSES et des services de l’Etat », est-il précisé.
Au 6 mai, la France compte 1374 foyers en élevage, et 30 en basse-cours, contre 1354 au 2 mai. Avec 865 foyers (63%), le grand ouest est le secteur le plus touché par l’épizootie, contre 488 (35%) pour le sud-ouest. Au total, 16 millions d’animaux ont été abattus, dont 11 millions dans le grand ouest.