489 foyers domestiques d’influenza aviaire hautement pathogène ont été enregistrés au 26 mars, contre 485 au 3 mars.
Selon les dernières données communiquées par le ministère de l’Agriculture, on dénombre au 26 mars 489 foyers domestiques d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP), dont 475 foyers dans le sud-ouest….contre 485 au 3 mars, soit 4 nouveaux foyers domestiques en un peu moins d’un mois. 3 de ces foyers ont été détectés dans le sud-ouest (2 dans le département du Gers, 1 dans les Pyrénées-Atlantiques), et le dernier dans le Haut-Rhin.
A cela il faut ajouter un nouveau foyer qui a été découvert dans une basse-cour à Brumath, dans le Bas-Rhin. La préfecture du Bas-Rhin a également signalé un cas chez un cygne trouvé mort à Strasbourg. Pour rappel, ce département avait déjà signalé 2 cas d’IAHP dans le compartiment sauvage (cygnes).
Face à cette dynamique favorable, les autorités sanitaires ont dévoilé dans une instruction technique, un plan de repeuplement des élevages de volailles. Si un repeuplement immédiat, mais sous conditions, est possible pour les élevages de galliformes, il s’annonce très progressif suivant les zones concernées, pour les élevages de palmipèdes, au minimum après un vide sanitaire de 4 semaines. Ainsi, à la différence de l’épizootie de 2016-2017, les autorités sanitaires n’ont pas défini une période précise pour un vide sanitaire collectif : pour rappel, cette période courait du 17 avril au 28 mai 2017 et avait été actée par voie de décret.
Réfléchir à l’après
Au-delà de cette stratégie de repeuplement, l’enjeu est de réfléchir à des solutions pour éviter de nouvelles crises à l’avenir. A ce sujet, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a fait savoir qu’elle était en train « d’entamer, à la demande de la Direction générale de l’alimentation, un travail d’analyse du retour d’expérience et de capitalisation des enseignements à tirer de ces épizooties à répétition : il paraît important que des conclusions soient tirées quant aux facteurs qui ont pu favoriser la survenue et la propagation des foyers afin d’éviter que des dispositions présentant des fragilités structurelles ne soient reproduites alors que l’exposition au risque d’introduction est associée au cycle périodique des migrations ».
Les professionnels sont également mobilisés pour réfléchir à des solutions à mettre en oeuvre sur le terrain. Dans une conférence de presse donnée au début du moins de mars, les représentants de la filière française du foie gras (Cifog) ont, en effet, indiqué faire partie intégrante de groupes de travail visant à réfléchir à « des mesures pour renforcer le pacte de 2017*, et rendre plus robuste la filière ». Dans ce cadre, il est apparu que toutes les solutions devaient maintenant être étudiées, y compris des mesures qui remettent en cause l’organisation actuelle de la filière avec un décalage dans l’année de la production, pour éviter les périodes à risque. A cette occasion, le professeur en aviculture et pathologie aviaire à l’école nationale vétérinaire de Toulouse, Jean-Luc Guérin, avait aussi souligné l’enjeu de la densité avec des « zones historiquement de grande production et dans lesquelles on a sans doute plus de risque à partir d’un foyer initial, d’avoir un foyer secondaire ». « Ce sera un élément important de discussion dans les mois et années qui viennent », a-t-il soutenu, l’enjeu étant donc de pouvoir réguler cette densité notamment pendant la période à risque. En parallèle, un travail sur les capacités des élevages à mettre les animaux à l’abri pendant les périodes à risque apparaît aussi comme un enjeu majeur pour la pérennité de la filière.
* A la suite des 2 épisodes successifs d’IAHP, en 2015-2016, puis en 2016-2017, un pacte de lutte contre l’influenza aviaire avait été acté entre les professionnels des filières avicoles et les pouvoirs publics. Entre autres mesures, il avait été décidé de rendre obligatoire l’usage de la base de données BDavicole, pour enregistrer les déclarations d’entrées et sorties d’animaux pour tous les détenteurs de palmipèdes gras ; des formations en biosécurité avaient été organisées et suivies par les éleveurs ; et des investissements avaient été faits au niveau des transports et des bâtiments d’exploitation.