Avec seulement 2 nouveaux foyers déclarés depuis le 11 mars, dont un dans le département du Haut-Rhin, la France compte au 22 mars 488 foyers d’IAHP. Dans ce contexte de fin de crise, le ministère a fait connaître sa stratégie de repeuplement des élevages.
Selon les dernières données communiquées par le ministère de l’Agriculture, on dénombre au 22 mars 488 foyers domestiques d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP), dont 474 foyers dans le sud-ouest. Depuis le 11 mars, ce sont donc seulement 2 nouveaux foyers qui ont été enregistrés, confortant encore plus le fait que la crise touche à sa fin. Pour rappel, au 3 mars, on dénombrait 485 foyers ; au 27 février, 481 foyers ; au 22 février, 471 foyers….Cette dynamique favorable avait débuté dès le mois de janvier et à partir de la semaine du 8 février, ont été comptabilisés moins de 15 nouveaux foyers par semaine en France.
Pour les deux derniers foyers déclarés, ils sont situés dans deux départements différents : le Gers et pour la toute première fois depuis le début de la crise, le Haut-Rhin. Plus précisément, le foyer dans le Haut-Rhin est situé dans la commune de Beblenheim. Il s’agit d’une basse-cour d’un particulier composée de 21 galliformes et de 5 canards, dans laquelle a été observée une mortalité très importante des galliformes (20 sur 21), mais aucun signe clinique chez les canards. Selon la plateforme ESA, « une contamination par la faune sauvage est fortement suspectée » du fait de l’absence de claustration. Par ailleurs, si la commune n’est pas zone à risque particulier (ZRP), elle est située « dans le sillon rhénan emprunté par de nombreux migrateurs ».
Ce foyer dans le Haut-Rhin illustre bien le fait que le niveau de risque pour l’influenza reste encore haut en France et plus largement en Europe. En effet, le virus continue de circuler au sein du compartiment sauvage, qui reste donc une source de contamination active pour les élevages, notamment si les animaux ne sont pas claustrés. Selon le dernier bilan de la plateforme ESA, il y a une augmentation des déclarations de cas dans la faune sauvage en Europe. En France, depuis le début de la crise, 16 cas ont été répertoriés sur des animaux retrouvés morts : oies bernaches (Morbihan et Loire-Atlantique) ; cygnes (Meurthe-et-Moselle, Loire, Allier et Bas-Rhin) ; oie cendrée (Bouches-du-Rhône) ; buse et goéland (Haute-Corse), mouette (Landes), canard tadorne (Calvados), bécasseaux maubèche (Manche), moineaux (Ardennes), cigogne (Ardennes).
Repeuplement progressif des élevages
Cette fin de crise a amené le ministère de l’Agriculture à annoncer une stratégie de repeuplement progressif des élevages, avec un distinguo entre élevages de palmipèdes et élevages de galliformes moins à risque. Les mesures annoncées sont les suivantes :
- Les volailles de type galliformes (poules, poulets, pintades, cailles…) peuvent être remises en place dans les élevages sous certaines conditions ;
- Ce repeuplement en galliformes n’est autorisé que dans les zones stabilisées sur le plan sanitaire, dénommées « zones de surveillance » sur le plan réglementaire ;
- Des mesures de biosécurité strictes doivent être suivies : les animaux seront maintenus en bâtiment jusqu’à nouvel ordre ;
- Le repeuplement des palmipèdes (canards, oies) est différé compte tenu de leur plus forte sensibilité au virus H5N8. Il n’interviendra qu’une fois l’épizootie terminée et après une période d’assainissement de 4 semaines autour des anciens foyers des « zones de protection ». Les conditions de ce repeuplement seront définies sur la base du retour d’expérience de la crise et des recommandations des groupes de travail nationaux mis en place par le ministre de l’agriculture et de l’alimentation pour identifier avec les professionnels les actions nécessaires pour éviter la survenue d'une nouvelle épizootie.